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Littérature : quatre candidats en lice pour le Goncourt 2013

Quatre auteurs sont en lice pour le plus prestigieux prix littéraire français. Qui de Pierre Lemaitre, Jean-Philippe Toussaint, Frédéric Verger ou Karine Tuil se verra attribuer la Palme d'or des lettres ? Réponse ce lundi.

Le nom du lauréat du Goncourt 2013 sera dévoilé lundi 4 novembre à 12 heures 45 depuis le restaurant chez Drouant, à Paris. Quatre finalistes sont en lice pour le plus prestigieux des prix littéraires français. Une récompense qui permettra à son récipiendaire, ainsi qu’à son éditeur, d’écouler, selon les données récoltées les années précédentes, au moins 400 000 exemplaires de son roman distingué.

Sur la ligne de départ du Goncourt, attribué par un jury présidé par Edmonde Charles-Roux, 93 ans, trois hommes et une femme : Pierre Lemaitre, avec "Au revoir là-haut" (Albin Michel), Jean-Philippe Toussaint avec "Nue" (Minuit), Karine Tuil avec "L'Invention de nos vies" (Grasset) et Frédéric Verger, avec un premier roman, "Arden" (Gallimard).

Alors que la première édition du Goncourt en 1903 n'avait attiré, à l’époque, que trois journalistes, c'est aujourd'hui une horde de médias qui se bousculent à la proclamation de cette Palme d'or des lettres. S'en suit une bousculade effrénée pour recueillir les premiers mots du lauréat. Il touchera un chèque symbolique de 10 euros.

La guerre, l’amour, le nazisme, l’imposture…

Parmi les grands favoris, le roman picaresque de Pierre Lemaitre, fiction haletante sur des démobilisés de la Grande Guerre abandonnés par la patrie ingrate qui montent une arnaque aussi spectaculaire qu'amorale. Première incursion hors du polar de cet auteur de 62 ans, ce roman est le seul à avoir également captivé les jurés du Renaudot, du Femina et de l'Interallié.

Après un Goncourt 2012 exigeant ("Le Sermon sur la chute de Rome" de Jérôme Ferrari), la consécration de "Au revoir là-haut" de Pierre Lemaitre récompenserait un livre à la fois populaire et ambitieux qui figure dans les meilleures ventes. Et Albin Michel, son heureux éditeur qui en a déjà tiré 100 000 exemplaires, n'a pas décroché le Goncourt depuis 2003.

Autre favori de la critique, Jean-Philippe Toussaint, avec le dernier volet de sa tétralogie sur les amours sublimes et contrariées de Marie et de son compagnon, entamée voici onze ans. Beaucoup estiment que le Goncourt serait pour l'écrivain belge de 55 ans, lauréat du Médicis en 2005, plus que le sacre d'un roman : le couronnement d'une œuvre à l'éclatante sobriété, sensible et minimaliste.

La compétition compte deux autres finalistes de talent, Frédéric Verger, 54 ans, professeur en banlieue parisienne dont le formidable premier roman, "Arden" (Gallimard), emporte le lecteur dans un pays imaginaire d'Europe centrale où rôde l'ogre nazi, et Karine Tuil, qui livre dans "L'Invention de nos vies" une fresque impitoyable sur le mensonge, la honte des origines et l'imposture. En 110 ans, le Goncourt n'a couronné qu'une dizaine de romancières.

Le Renaudot dans la foulée

Dans la foulée de l’annonce du Goncourt suivra l’attribution du Renaudot. Un trio de tête se dégage parmi les six finalistes de ce prix également convoité : Yann Moix avec "Naissance" (Grasset), roman-monstre de 1 200 pages, "aussi gros qu'une femme enceinte de neuf mois", dit l'auteur, Pierre Lemaitre de nouveau, et Romain Puértolas, avec un premier roman plein de fantaisie, "L'extraordinaire voyage du fakir qui était resté coincé dans une armoire Ikea" (Le Dilettante), révélation de la rentrée qui bat des records de ventes.

Restent également en lice pour le Renaudot, trois romanciers reconnus, le Libanais d'expression française Charif Madjalani avec "Le Dernier Seigneur de Marsad" (Seuil), Philippe Jaenada avec "Sulak" (Julliard) et Étienne de Montéty avec "La Route du salut" (Gallimard). L'an dernier, le jury avait sorti de son chapeau une lauréate surprise : la Rwandaise Scholastique Mukasonga, pourtant non finaliste.

Avec dépêches