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Nucléaire iranien : la France doute des bonnes intentions de Téhéran

Les négociations sur le nucléaire iranien, qui ont repris mardi à Genève, semblent mieux engagées depuis l’élection du nouveau président Hassan Rohani. Mais si Washington semble ouvert au dialogue, Paris reste méfiant à l’égard de Téhéran.

À la table des discussions sur le nucléaire iranien, à Genève, la délégation iranienne s'est félicitée, mardi 15 octobre, du bon accueil qui lui a été réservé. La communauté internationale place en effet beaucoup d’espoir dans le nouveau pouvoir politique iranien depuis l’élection du président Hassan Rohani. Mais au sein des pays chargés de négocier avec Téhéran (les cinq membres permanents du Conseil de sécurité - États-Unis, France, Russie, Chine et Royaume-Uni - ainsi que l'Allemagne), les Français continuent d’afficher une certaine méfiance quant aux intentions de Téhéran. C’est ce qu’indique à FRANCE 24 une source au Quai d’Orsay, confirmant une information révélée dans un article publié dans l’édition du "Monde" daté du 15 octobre.

Paris, qui a de tout temps adopté une ligne dure sur le sujet, doute du rôle que peut jouer le nouveau président iranien Hassan Rohani dans ce dossier. Car si sa mission est d'obtenir la levée des sanctions qui étranglent l'économie iranienne, les diplomates français sont convaincus que le Guide suprême Khamenei reste décisionnaire sur la question du nucléaire. Sans oublier qu'Hassan Rohani, négociateur de cet épineux dossier entre 2003 et 2005, avait déjà orchestré une "suspension" du programme nucléaire iranien, rappelle Marc Perelman, spécialiste des questions internationales à FRANCE 24. "Mais celle-ci s'était révélée n’être qu’une ruse pour développer le programme de manière plus secrète", précise le journaliste. 

"Fabius aujourd'hui est plus proche de Nétanyahou que d'Obama"

Lors des discussions à Genève, qui doivent durer jusqu’au 16 octobre, la France exige plus de transparence concernant le programme nucléaire iranien. Après l’opération séduction du nouveau président iranien à l'Assemblée générale de l'ONU à New York fin septembre - il avait serré la main de François Hollande et téléphoné à Barack Obama -, Paris attend que les Iraniens concrétisent leurs paroles en actes.

Car si Washington a laissé entrevoir la perspective d'un allègement partiel des sanctions contre l'Iran en cas de geste important de la part de Téhéran, la France y semble plus réticente, à l'image d'Israël. "Un blocage pourrait bien venir de Paris, indique dans "Le Monde" une source iranienne, selon qui, "ce que dit [le ministre des Affaires étrangères français Laurent] Fabius est aujourd'hui "plus proche du [Premier ministre israélien Benjamin] Nétanyahou que d'Obama".

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