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En raison de la paralysie budgétaire qui frappe les États-Unis, les réserves indiennes profitent d'un afflux de touristes car les musées nationaux sont fermés. Les tribus sont toutefois durement touchées, faute de fonds pour les programmes sociaux.
En raison de la paralysie budgétaire, qui frappe les États-Unis, les réserves indiennes profitent d'un afflux de touristes car les musées nationaux sont fermés. Les tribus sont toutefois durement touchées, faute de fonds pour les programmes sociaux.
Depuis le début de l’impasse budgétaire, le 1er octobre, les réserves indiennes ne désemplissent plus. Alors que les parcs nationaux qui dépendent de l’État fédéral américain sont fermés, les Amérindiens continuent d'accueillir les touristes.
Un record d'affluence
Comme le rapporte la radio publique NPR à travers un reportage, les visiteurs qui ne peuvent plus accéder au parc national du Grand Canyon, "peuvent toutefois admirer la vue sur la partie ouest du site, détenue par la tribu des Hualapai" ou "se rendre sur les terres des Navajos situées du côté est" de ce site touristique, mondialement connu.
Le vice-président de la tribu des Havasupai (les seuls habitants vivant en permanence dans le Grand Canyon) se réjouit de ce record d’affluence. Selon, Matthew Putesoyse "il y a quatre fois plus de visiteurs qu’à l’ordinaire à cette saison". "Le tourisme est l’épine dorsale de notre tribu. Nous n’avons pas vraiment d’autres activités", précise-t-il.
Le responsable du poste de traite d’Antelope Canyon est lui aussi particulièrement ravi de la situation. Ses guides n’en finissent plus de faire explorer la région aux touristes venus du monde entier : "nous recevons tous une petite part du morceau, et nous serons bien nourris avant l’hiver."
Des coupes dans les aides sociales
Ces communautés du nord de l’Arizona profitent donc économiquement du désaccord sur le budget au Congrès entre démocrates et républicains, à l'origine du "shutdown", mais pour d’autres tribus voisines, la situation est beaucoup plus délicate.
Le quotidien "USA Today" explique que "22 communautés amérindiennes d’Arizona dépendent fortement de l’argent fédéral pour permettre à leurs quelque 200 000 membres d’accéder à l’éducation, aux services de santé et de sécurité, ainsi qu'aux logements".
Le sénateur républicain d’origine Navajo, Albert Hale, s’inquiète de la situation : "le gouvernement fédéral est tellement présent dans les réserves indiennes, que la moindre coupe budgétaire aura un énorme impact".
Dans les autres réserves du pays, les prochaines semaines s’annoncent tout aussi difficiles. Interrogé par Associated Press, le Bureau national des affaires indiennes, qui aide plus de 1,7 million d’Amérindiens, regroupés dans plus de 500 communautés, explique que "les services essentiels comme la justice, les pompiers et quelques services sociaux vont continuer, mais que d’autres programmes comme les foyers pour enfants ou adultes ou les assistances financières pour les pauvres seront touchés".
Pour le Congrès national des Amérindiens et des chefs de tribus, les conséquences du "shutdown" montrent finalement à quel point "ils sont vulnérables par rapport au budget fédéral". "Notre destinée est en quelque sorte entre les mains de quelqu’un d’autre", souligne le porte parole de la tribu des Chippewa Cree, Larry Denny.