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Trente militants de Greenpeace inculpés de "piraterie" par la justice russe

La justice russe a inculpé de piraterie 30 militants de Greenpeace qui avaient mené une opération sur une plateforme pétrolière dans l'Arctique mi-septembre. Ces militants, en majorité des étrangers, risquent jusqu'à 15 ans de réclusion.

Les 30 militants de Greenpeace qui avaient mené une opération sur une plateforme pétrolière russe, dans l'Arctique, ont été inculpés de "piraterie" jeudi 3 octobre par la justice russe. "Les 30 suspects de l'enquête sur l'attaque de la plateforme Prirazlomnaïa ont été inculpés", a ainsi indiqué le comité d'enquête dans un communiqué. S'ils sont reconnus coupable par la justice russe, ils risquent jusqu'à 15 ans de prison.

DÉCLARATION CONTRADICTOIRE DE POUTINE

Il y a à peine quelques jours, le 25 septembre, des déclarations de Vladimir Poutine avaient suscité de l’espoir chez les militants de Greenpeace.

“Il est parfaitement évident que ce ne sont pas des pirates”, avait affirmé le président russe avant de touefois évoquer les violations des lois internationales, dont ils se sont rendus coupables. “Le fait est qu’ils ont tenté de saisir la plateforme pétrolière. Nos autorités, nos garde-frontières, ne savaient pas qui étaient réellement ces personnes, sous la bannière de Greenpeace. Et spécialement à la lumière de ce qui s’est passé au Kenya – ça aurait pu être n’importe quoi.”

L'ONG a dénoncé une "profonde injustice" destinée à "intimider".  "Nos militants ont été inculpés pour un crime qui n'a pas été commis, il sont accusés d'un délit imaginaire", a déclaré Kumi Naidoo, directeur exécutif de Greenpeace International, cité dans un communiqué. "Il y aura un appel, il y aura des mesures juridiques", a assuré le responsable de l'ONG en Russie, Ivan Blokov, cité par l'agence Interfax.

Les avocats des 30 militants ont pour leur part formulé un recours contre le refus de libérer sous caution les militants. Du côté de la société civile, environ 800 000 personnes, plus de 100 organisations non-gouvernementales et des personnalités telles que l'acteur britannique Ewan MacGregor ou le chanteur de rock russe Iouri Chevtchouk, ont signé un appel à libérer les militants, selon un communiqué de Greenpeace.

Dangers de l'exploitation pétrolière dans l'Arctique

L'opération de Greenpeace incriminée, menée mi-septembre, visait la plateforme "Prirazlomnaïa", propriété du géant russe Gazprom. Les militants de Greenpeace souhaitaient attirer l'attention sur les dangers de l'exploitation pétrolière dans l'Arctique, dont l'écosystème est fragilisé.

Cette plateforme, premier site russe d'exploitation d'or noir dans l'Arctique, doit entrer en service à la fin de l'année 2013. Elle devrait avoir la capacité de produire six millions de tonnes de pétrole par an, soit 120 000 barils par jour d'ici à 2019.

L'Arctique est un gigantesque puits d'énergies fossiles. La région contient 13% des réserves mondiales de pétrole et 30% des réserves globales de gaz non encore découvertes. Des chiffres qui se basent sur des estimations de l'industrie des hydrocarbures.

Avec dépêches