Le chef du gouvernement italien Enrico Letta (gauche) affronte mercredi un vote de confiance devant le Parlement. Il devrait pouvoir compter sur le soutien de nombreux dissidents du parti du Peuple et de la Liberté de Silvio Berlusconi.
Vont-ils lâcher leur chef ? Alors que le gouvernement italien doit affronter un vote de confiance crucial mercredi 2 octobre, une partie des parlementaires du parti du Peuple et de la liberté (PDL), le parti de Silvio Berlusconi, ont appelé à voter en faveur du maintien du gouvernement du Premier ministre Enrico Letta (PD, à gauche).
"Ce vote aujourd'hui est un moment de vérité, le gouvernement Letta joue sa survie, c'est un vote crucial", insiste Natalia Mendoza, la correspondante de FRANCE 24 en Italie.
De nombreux "dissidents" du PDL, dont le numéro 2 du parti, Angelino Alfano, ne souhaitent pas la chute du gouvernement de Letta, déjà fragilisé par la démission de cinq ministres pilotés par le "Cavaliere".
"Nous voterons la confiance"
"Je reste fermement convaincu que notre parti tout entier doit voter la confiance à Letta", a déclaré le dauphin de Berlusconi, Angelino Alfano. "Nous sommes plus de 40 à vouloir maintenir l'équilibre du gouvernement. Donc nous voterons la confiance, a par ailleurs affirmé le sénateur Carlo Giovanardi, membre frondeur du PDL, à des journalistes. Il y a la possibilité que ce soit l'ensemble du PDL qui vote la confiance. J'ai la sensation que c'est l'orientation qui est en train de se dessiner".
La colère gronde dans les rangs du PDL depuis que Silvio Berlusconi a ordonné aux ministres issus de son rang de démissionner, sans préalablement consulter les instances dirigeantes du parti. Pour les "dissidents" du PDL, cette stratégie - fomentée par l’ex-président du Conseil, menacé d’une expulsion du Sénat et d’une levée de son immunité parlementaire après la confirmation de sa condamnation pour fraude fiscale, en août dernier – risque de plonger l’Italie dans une grave crise politique. Certains analystes ont même qualifié le comportement de Berlusconi de "fou".
Au moment où l’Italie peine à se sortir de la récession, rares sont ceux qui souhaitent voir émerger une nouvelle crise politique dans le pays et l’organisation d’élections anticipées.
Avec dépêches