Les propos du ministre de l'Intérieur, qui estime que les Roms ont des "modes de vie extrêmement différents" et affirme que "seule une minorité veut s'intégrer", sont soutenus par 77 % des Français, selon un sondage paru ce samedi.
À compter du 1er janvier 2014, les mesures transitoires concernant les Bulgares et les Roumains seront abolies. Ils bénéficieront alors des mêmes droits que les ressortissants d'autres pays de l'Union européenne.
Jusqu'à présent, les ressortissants de ces deux pays européens pouvaient entrer librement sur le territoire français, mais seulement pour des séjours de moins de trois mois. La France, comme d'autres pays membres, leur a imposé des mesures restreignant leur droit au travail : ils devaient détenir un titre de séjour et une autorisation de travail.
Alors que la polémique sur les Roms enfle en France, un sondage BVA paru samedi 28 septembre et commandé par i-Télé et "Le Parisien" – "Aujourd’hui en France" montre que les Français soutiennent en grande majorité la position de Manuel Valls.
Ils sont ainsi 77 % à estimer que le ministre de l’Intérieur a eu raison de dire que les Roms, aux "modes de vie extrêmement différents des nôtres", avaient vocation à retourner en Bulgarie et en Roumanie. Seuls 21 % des Français considèrent qu’il a eu tort car "il ne doit pas stigmatiser une partie de la population".
Et le jugement est quasi-unanime quant il s’agit de l'adaptation de cette population à la société française : 93 % des personnes interrogées pensent ainsi que les Roms s’intègrent mal en France. Ce point de vue dépasse les clivages politiques puisqu’il est partagé par 98 % des sympathisants de droite et par 84 % des sympathisants de gauche.
Ni trop à gauche, ni trop à droite"
Selon 67 % des Français, le positionnement politique général de Manuel Valls est "juste comme il faut, ni trop à gauche, ni trop à droite". Mardi 24 septembre, Manuel Valls avait déclaré qu'il était "illusoire de penser qu'on règlera le problème des populations roms à travers uniquement l'insertion", assurant qu'une minorité de Roms seulement veulent s'intégrer en France.
Ces propos avaient déclenché une polémique au sein du gouvernement, la ministre du Logement, Cécile Duflot, estimant jeudi que Manuel Valls avait porté atteinte au "pacte républicain". "On ne peut pas dire qu'il y a une catégorie de population dont l'origine justifierait qu'elle ne puisse pas être intégrée, ni que ses pratiques et modes de vie sont un dérangement pour leurs voisins. Quand on dit cela, on est au-delà, ce qui met en danger le pacte républicain", a-t-elle affirmé.
L'enquête a été réalisée par internet les 26 et 27 septembre auprès d'un échantillon de 1 064 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.
Avec dépêches