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Stephen Elop, l’ex-PDG de Nokia, est la cible d’un scandale d’ampleur nationale en Finlande. Il est accusé d’avoir tout fait pour brader le fleuron de l’économie nationale à Microsoft pour toucher un juteux et controversé bonus.
Après avoir vendu sa division téléphone portable à Microsoft, l’ex-géant des télécoms finlandais Nokia se retrouve, actuellement, embourbé dans un scandale qui secoue le pays jusqu’aux plus hautes sphères de l’État.
Dans le rôle du “grand méchant” par qui le drame est arrivé, la Finlande s’est trouvée une cible parfaite : Stephen Elop, le PDG canadien qui a finalisé, le 2 septembre 2013, l’accord de vente de la division mobile de Nokia à Microsoft. Il est accusé d’avoir œuvré en sous main pour le géant américain afin de toucher un gros bonus.
“Outrancier”, a martelé, mardi 24 septembre, le Premier ministre finlandais Jyrki Katainen. À même de “miner la cohésion sociale [du pays]”, a rajouté, le lendemain, la ministre des Finances, Jutta Urpilainen. L’objet de leur ire : le bonus de 18,8 millions d’euros que Stephen Elop doit toucher suite à l’accord conclu avec Microsoft.
Dans un pays peu habitué à voir des dirigeants empocher de telles sommes, le parachute doré de Stephen Elop a du mal à passer. D’autant que le dirigeant canadien, pressé de réviser à la baisse ses prétentions financières par le conseil d’administration de Nokia et les autorités finlandaises, refuse. Son motif ? Il est engagé dans une procédure de divorce et même s’il décidait de renoncer à cet argent, sa femme aurait tout de même légalement le droit à la moitié de cette somme car elle résulte d’un accord conclu avec Nokia du temps où le couple était encore marié.
Cheval de Troie de Microsoft ?
Pas sûr que ces justifications conjugales calment les esprits chauffés à blanc des Finlandais. Avec cette histoire de bonus, Stephen Elop ne jouissait déjà pas d’une très bonne côte. Il est soupçonné d’avoir été un cheval de Troie pour Microsoft pour qui il travaillait avant de prendre la tête de Nokia.
Une thèse qui a gagné en consistance après des révélations le 24 septembre du “Helsingin Sanomat”, le principal quotidien finlandais. Le journal a pu consulter le contrat que Stephen Elop avait négocié avec Nokia lors de son arrivée en décembre 2010 à la tête du groupe finlandais. Le quotidien y a trouvé une clause pour le moins troublante qui assure un juteux bonus à Stephen Elop si l’action de Nokia chute puis repart à la hausse suite à la vente d’une division de Nokia.
C’est peu ou prou ce qui s’est produit entre 2011 et 2013, durant l’ère Stephen Elop à la tête du géant finlandais. Une découverte qui tombe d’autant plus mal que Nokia avait peu avant assuré que le contrat de son PDG canadien n’était pas sensiblement différent de celui de ses prédécesseurs. Après les révélations du “Helsingin Sanomat”, la direction de Nokia a dû reconnaître que cette clause constituait finalement une difféfence notable.
C’est donc dans un désordre médiatique sans précédent en Finlande que Stephen Elop quitte le navire Nokia. Il devrait rejoindre Microsoft dès que le rachat par le géant américain de la division mobile du groupe finlandais sera finalisé. Stephen Elop est déjà pressenti comme l’un des principaux candidats à la succession du PDG de Microsoft Steve Ballmer qui a annoncé qu’il quitterait son poste en 2014. Un enchaînement d’événements qui ne va pas manquer de renforcer l’impression en Finlande que Stephen Elop à la tête de Nokia était en fait en service commandé pour le compte de Microsoft.