Tristan Nitot, le directeur européen de Mozilla, revient sur la bataille acharnée que se livrent les navigateurs Internet et sur le récent succès européen de leur navigateur, Firefox, en voie de détrôner Internet Explorer 7.
France24.com : Sauf pour les internautes avertis, qui utilisent toutes les possibilités d'un navigateur libre comme Firefox, quel est son avantage pour un utilisateur moyen face à la concurrence ?
La vitesse reste l'argument premier de Firefox
Le contexte : Aujourd'hui, 230 millions de personnes utilisent Firefox dans le monde. Un effet buzz et relevant du bouche à oreille agit à pleinement depuis le lancement du navigateur, en novembre 2004. La raison de sa popularité ? Face au très fermé Internet Explorer de Microsoft, Firefox constituait la solution libre qui permet de marquer sa différence. Depuis, grâce à l'apport d'utilisateurs à son développement, Firefox dispose d'une bibliothèque de "modules complémentaires" qui permettent de personnaliser son navigateur. Il s'agit de petites applications qui simplifient certaines tâches (organiser ses favoris, trouver plus facilement des vidéos ou des musiques etc.). Mais pour un utilisateur non averti, il peut s'agir d'un monde technologique hors de portée. A ceux-là, Tristan Nitot répond que son navigateur est plus rapide qu'Internet Explorer. Un argument également avancé par d'autres concurrents, comme Chrome de Google ou Opera.
France24.com : Selon une récente étude, Firefox est devenu le navigateur le plus populaire en Europe. Comment abordez vous ce nouveau leadership ?
Firefox fait une percée en Europe
Le contexte : Dans la bataille des navigateurs, Internet Explorer de Microsoft vient de prendre un sérieux coup en Europe. Firefox 3 est en effet devenu le chouchou de 35 % des Européens, contre 34 % qui utilisent Internet Explorer 7, selon une étude de Statcounter. En Pologne, par exemple, le constat est plus marquant, puisque 45 % de la population préfère Firefox à son alter-ego de Microsoft.
Dans le monde, on en est pas encore là. Mais globalement, Firefox a fait une sacrée percée, puisque il détient 22 % des parts de marché. Le navigateur de Microsoft n'a jamais été autant mis en danger depuis la bataille avec Netscape, il y a une décennie. Internet Explorer est maintenant à 67 % des parts de marché.
France24.com : Google a sorti son navigateur Chrome, alors qu'il est aussi l'un des principaux soutiens financiers de Firefox. N'avez-vous pas ressenti cela comme un coup de poignard dans le dos ?
L'arrivée de Chrome dans la bataille
Le contexte
Quel est la principal source de revenu de Mozilla ? La barre de recherche Google intégré à son navigateur. Elle fournit 88 % des revenus à la fondation qui a créé Firefox. Alors, lorsqu'en octobre 2008, Google a lancé son propre navigageur, Chrome, des questions sur le partenariat entre les deux groupes ont commencé à se poser. L'accord actuel dure jusqu'en 2011. Mais après ? La présidente de Mozilla, Mitchell Baker, a assuré récement que les "solutions de rechange existaient". Pour sa part, Tristan Nitot, le directeur Europe, estime que les fonds mis de côté pendant toutes les années où Mozilla a fait des bénéfices leur permettra de tenir suffisament longtemps pour trouver un nouveau partenaire.