Après avoir dans un premier temps démenti, le ministère israélien de la Défense a admis avoir effectué, avec les États-Unis, un test de son système antimissile. Mardi matin, la Russie avait annoncé avoir détecté un tir de missiles en Méditerranée.
Le ministère israélien de la Défense a finalement admis avoir procédé, mardi 3 septembre, en Méditerranée, en liaison avec les États-Unis, à un test grandeur réelle de la dernière version de son système de défense anti-missile Arrow III. Washington et Jérusalem avaient dans un premier temps démenti toute implication après l’annonce par la Russie qu’elle avait détecté que deux missiles balistiques avaient été tirés en Méditerranée "en direction de la côte est", ce qui avait pu laisser croire qu’une frappe contre la Syrie avait été déclenchée.
Israël a affirmé que l’exercice de mardi matin s’est déroulé avec succès. Il consistait dans le tir, depuis un chasseur F-15, d’un missile cible "sparrow" qui simule un tir ennemi suivi d’un tir d’interception par le système Arrow III, dont la mission est de le détruire en vol. Apparemment donc rien qui contredise la première déclaration américaine selon laquelle "aucun missile n’a été tiré ce matin depuis un navire (américain) en Méditerranée".
Extrême nervosité
À la différence du système Patriot, la version dernier cri d’Arrow, développée par Israël avec le soutien financier des États-Unis, est capable d’intercepter jusqu’à 5 missiles à courte ou moyenne portée tirés en salve. Il ne procède pas par impact direct mais en déclenchant une forte explosion à proximité de la cible.
Depuis plusieurs semaines, Israël se dit prêt à faire face "à toute éventualité" en cas de frappe militaire américaine contre la Syrie, y compris à des tirs de représailles sur son territoire qu’ils viennent de Syrie, d’Iran, ou du Hezbollah libanais.
Questionné aujourd’hui par "Le Figaro" sur une éventuelle riposte sur Israël en cas d’attaque contre la Syrie, le président Bachar al-Assad a refusé de dévoiler les intentions de Damas.
L’exercice de mardi matin, et surtout la manière dont il est porté à la connaissance du public, témoigne une fois de plus de l’extrême nervosité qui règne actuellement dans la région, même si le président américain Barack Obama a différé toute attaque contre la Syrie en attendant de consulter le Congrès, ce qui n’interviendra pas avant le 9 septembre.