L'ex-président péruvien Alberto Fujimori a été condamné à 25 ans de prison pour atteintes aux droits de l'Homme. Il a été reconnu coupable pour son rôle dans deux massacres perpétrés contre des civils, sous sa présidence.
AFP - La peine de 25 ans de prison prononcée mardi contre l'ancien président péruvien (1990-2000) Alberto Fujimori, équivaut à "une condamnation à mort", a estimé son médecin et député de son parti, sur fond d'incertitude sur la durée que l'ex-chef de l'Etat servira réellement.
"Une peine de 25 ans pour une personne de 70 ans comme l'ex-président équivaut à une condamnation à perpétuité, et donc à mort", a déclaré Alejandro Aguinaga, l'un des huit députés fujimoristes au Congrès.
Fujimori a fait appel de la sentence, une procédure aux mains de cinq magistrats de la Cour suprême, qui ne devrait pas voir son terme avant novembre 2009, selon Ronaldo Gamarra, avocat des parties civiles.
L'ancien président a déjà été condamné fin 2007 à six ans de prison dans une affaire de perquisition illégale et d'abus de pouvoir, mais les peines ne se cumulent pas au Pérou, seule comptant la plus lourde.
Etant donné ses deux ans passés en prison, le tribunal a indiqué que Fujimori devrait servir sa sentence jusqu'en février 2032, ce qui lui donnerait 93 ans.
Fujimori a obtenu maintes interruptions du procès pour raisons de santé, ses médecins diagnostiquant successivement de l'hypertension, un cancer de la langue et du pancréas. Mais il a paru très vigoureux la semaine dernière lors de deux longues dépositions à la barre.
Selon M. Gamarra, la qualification de "crime contre l'humanité" retenue par le tribunal signifie que Fujimori ne devrait pas pouvoir bénéficier de grâce ou d'amnistie.
En revanche, a-t-il estimé, il pourrait bénéficier du régime "2 pour 1", qui vaut aux détenus péruviens une remise de peine d'une journée pour deux de travail en détention. Ce point était contesté par d'autres juristes, en raison de la qualification de crime contre l'humanité.
Fujimori doit encore être jugé dans deux procès distincts pour faits de corruption.