D'après des sources proches du gouvernement égyptien et de la sécurité, la police pourrait intervenir dès ce lundi au Caire pour déloger les manifestants pro-Morsi qui réclament le retour de l'ancien président issu des Frères musulmans.
C'est une menace que brandissent les autorités égyptiennes depuis plusieurs semaines, mais elle semble se préciser. D'après des sources proches du gouvernement et de la sécurité citées par Reuters, la police égyptienne pourrait intervenir dès lundi matin pour disperser les rassemblements de soutien au président islamiste déchu Mohamed Morsi.
Une autre source a déclaré que la décision de passer à l'action juste après la fin des célébrations de l'Aïd el-Fitr, les quatre jours qui suivent la fin du mois de jeûne du ramadan, avait été adoptée à l'issue d'une réunion entre le ministre de l'Intérieur et ses conseillers.
itAppel à de nouvelles manifestations
En réponse à ces intimidations, Farid Ismaïl, haut responsable des Frères musulmans, a assuré, dans la nuit du 11 au 12 août, lors d'une conférence de presse sur la place Rabaa, que "le peuple égyptien poursuivrait sa révolution" pour exiger le retour de l'ancien président Mohamed Morsi. Des manifestations sont ainsi annoncées par le mouvement pro-Morsi pour lundi et mardi.
Ces appels à de nouveaux rassemblements font craindre une escalade de la violence dans le bras de fer qui oppose les partisans des Frères musulmans et les nouvelles autorités.
Selon des hauts responsables de la police et du ministère de l'Intérieur cités par l'AFP, les forces de l'ordre sont décidées à intervenir. La police va disperser "graduellement", en "plusieurs jours" et après "plusieurs sommations", les manifestations des partisans du président Mohamed Morsi, qui occupent depuis un mois deux places du Caire.
Les forces de l'ordre vont d'abord "encercler" les places pour permettre de laisser sortir ceux qui le veulent et ne laisser entrer personne dans le périmètre, mais ces sources, un haut responsable de la police et un général attaché au ministère de l'Intérieur, n'ont pas précisé quand aurait lieu le début de l'opération, l'une d'elle assurant dimanche soir que "la décision n'est pas encore prise".
Les partisans du président issu des Frères musulmans campent sur deux sites du Caire depuis sa destitution par les militaires, le 3 juillet. Les autorités transitoires, qui ont proclamé la semaine passée l'échec des efforts de médiation internationaux, les ont appelés à mettre fin à leur mouvement et ont prévenu qu'elles emploieraient si nécessaire la force pour les disperser, faisant craindre de nouvelles violences. Mais les pro-Morsi, qui ont promis de continuer à lutter pour le retour de l'ex-président, ne semblent pas vouloir décamper.
Avec dépêches