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Criant à la fraude, le parti de l'opposant Morgan Tsvangirai a déposé, vendredi 9 août, un recours contre le résultat des élections du 31 juillet au Zimbabwe où le président sortant, Robert Mugabe, a été réélu dès le premier tour.

Le parti du Premier ministre zimbabwéen Morgan Tsvangirai a déposé vendredi un recours contre le résultat des élections du 31 juillet, qui ont vu la réélection du président Robert Mugabe, et dont il a jugé le déroulement frauduleux.

"Le Mouvement pour le changement démocratique a déposé son recours", a déclaré Douglas Mwonzora, le porte-parole du parti de M. Tsvangirai, à des journalistes devant la Cour constitutionnelle à Harare où ses avocats venaient de remettre leur dossier.

"La prière que nous adressons, c'est que cette élection soit déclarée nulle et non avenue, et aussi qu'une nouvelle élection soit organisée dans les 60 jours", a-t-il ajouté.

La Commission électorale du Zimbabwe a déclaré Robert Mugabe vainqueur de la présidentielle avec 61% des voix contre 34% à Morgan Tsvangirai, tandis que le parti du président a remporté plus des deux tiers des sièges à l'Assemblée nationale.

Morgan Tsvangirai a estimé que ces élections étaient "une énorme farce" et a exigé une vérification par la justice des listes électorales, des bulletins de vote et des certificats d'inscription des électeurs.

Les listes électorales n'ont été rendues publiques qu'à la veille du scrutin, ce qui a rendu impossible toute vérification ou tout recours. De nombreux électeurs n'ont pas pu voter faute de trouver leur nom sur les registres, d'autres ne se sont pas rendus dans le bon bureau de vote, d'autres encore n'avaient pas les documents d'identité requis.

Le Zimbabwe Election Support Network, un organisme indépendant de contrôle du scrutin, a par exemple évoqué "un effort systématique pour priver un million de personnes de leur droit de vote". Il estime que plus de 750.000 électeurs étaient absents des listes électorales dans les villes, bastions de M. Tsvangirai.

Tandis que l'Union africaine a adoubé le scrutin, les observateurs de la Communauté de développement d'Afrique australe (SADC) se sont surtout réjouis de ce qu'il ait été libre et se soit déroulé sans violences. Ils ne sont toutefois pas allés jusqu'à le qualifier d'"honnête", mais n'ont pas estimé qu'il y avait suffisamment d'éléments à charge pour une annulation.

Les élections générales du 31 juillet devaient mettre fin à un fragile gouvernement de cohabitation formé sous la pression des pays voisins il y a quatre ans par MM. Mugabe et Tsvangirai afin de redresser l'économie du pays et de lui éviter une guerre civile après une campagne électorale très violente en 2008.

AFP