
Des policiers devant une école où des élèves ont été kidnappés, le 17 novembre 2025, à Kebbi, au Nigeria. Un nouvel enlèvement a eu lieu près du village de Zak, dans l'État du Plateau, dimanche 21 décembre 2025. © Deeni Jibo, AP
Nouvel enlèvement au Nigeria. Vingt-huit personnes, dont des femmes et des enfants, ont été kidnappées dimanche soir par des hommes armés alors qu'elles se rendaient à un rassemblement pour Maouloud, une fête musulmane, près du village de Zak, dans l'État du Plateau, selon un rapport de sécurité publié lundi 22 décembre, préparé pour les Nations unies et consulté par l'AFP.
Le groupe se rendait à cet événement marquant la naissance du prophète Mahomet lorsque leur véhicule a été "intercepté", précise le rapport, ajoutant que la police avait ouvert une enquête.
Sollicitée par l'AFP, la police de l'État du Plateau n'a pas immédiatement répondu.
Cet enlèvement s'est produit le jour de la libération de 130 élèves, derniers d'un groupe de 250 enfants enlevés il y a un mois dans une école catholique au nord du pays.
Le Nigeria, pays le plus peuplé d'Afrique avec environ 230 millions d'habitants, fait l'objet d'une recrudescence d'attaques depuis en novembre. Le président américain Donald Trump a évoqué une persécution ciblée des chrétiens du Nigeria par des "terroristes islamistes", ce que réfute Abuja.
Le gouvernement nigérian et des analystes indépendants refusent de parler de persécution religieuse, un argument longtemps utilisé par la droite chrétienne aux États-Unis, en Europe et par des séparatistes nigérians qui conservent une influence à Washington.
Recrudescence des enlèvements de masse
Le Nigeria est confronté à de multiples problèmes de sécurité, des jihadistes dans le nord-est aux gangs criminels de droit commun dans le nord-ouest.
L'ONU a mis en garde contre une "recrudescence des enlèvements de masse", impliquant régulièrement des centaines d'écoliers. D'autres personnes ont été ciblées dans des lieux de culte lors d'enlèvements distincts.
L'un des premiers enlèvements de masse à avoir attiré l'attention internationale remonte à 2014, lorsque près de 300 filles avaient été arrachées à leur internat dans la ville de Chibok, au nord-est, par les jihadistes de Boko Haram.
Depuis, le phénomène des enlèvements contre rançon s'est "consolidée en une industrie structurée et à but lucratif" qui a récolté environ 1,66 million de dollars entre juillet 2024 et juin 2025, selon un récent rapport de SBM Intelligence, un cabinet de conseil basé à Lagos.
Avec AFP
