
Fait extrêmement inhabituel pour un président en exercice : Donald Trump a annoncé, lundi 22 décembre, le lancement d'une nouvelle classe de navires de guerre de grande taille qui portera son nom. Ces navires seront "les meilleurs du monde", a assuré le président américain pendant une conférence de presse depuis sa résidence de Mar-a-Lago en Floride, précisant que deux navires de guerre de la "Trump Class USS Defiant" seraient construits pour commencer.
Donald Trump a déclaré que cette nouvelle classe de bâtiments de "30 000 à 40 000 tonneaux" était conçue comme un message "pour tout le monde, ce n'est pas pour la Chine. Nous nous entendons très bien avec la Chine".
Les États-Unis gardent, selon les experts, une force de projection en mer sensiblement supérieure à celle de la Chine, qui a entrepris de renforcer et moderniser sa propre marine.
Pékin a récemment mis en service son troisième porte-avions, équipé d'un système de catapultes électromagnétiques, et un quatrième serait en construction, selon des rumeurs persistantes.
Trump veut s'impliquer personnellement dans la conception
Le dirigeant républicain a estimé que la construction des deux premiers nouveaux navires prendrait "environ 2 ans et demi", assurant que cette nouvelle classe de bâtiments compterait ensuite "rapidement" 10 navires, et, au terme du projet, 20 à 25 navires.
"Chacun d'eux sera le plus grand navire de guerre de l'histoire de notre pays" et même "du monde", a assuré le milliardaire de 79 ans, jamais avare en hyperboles.
Donald Trump a invoqué le souvenir des grands cuirassés américains qui se sont illustrés pendant la Deuxième guerre mondiale, par exemple le USS Missouri, pour présenter ce projet de nouveaux géants d'acier, dont il a promis qu'ils seraient construits aux États-Unis. Il a précisé que ces bâtiments seraient équipés de canons et de lasers, et qu'ils pourraient porter des armes hypersoniques et nucléaires.
Le républicain a par ailleurs dit vouloir s'impliquer personnellement dans la conception des nouveaux bateaux, "parce que je suis une personne très portée sur l'esthétique".
Des idées arrêtées sur les technologies de défense
Le président américain, dès son premier mandat, s'était intéressé de près au sujet de la construction navale, notamment pour critiquer l'aspect des récents bâtiments furtifs. Il a repris cette critique fin septembre, en parlant de bateaux "affreux".
Devant une assemblée des plus hauts gradés de l'armée américaine, il s'était lancé dans une tirade sur le sujet. "Je ne suis pas fan de certains des navires que vous faites. Je suis quelqu'un qui est très porté sur l'esthétique et je n'aime pas certains des navires que vous faites sur le plan de l'esthétique", avait-il déjà dit à l'époque.
Donald Trump, qui n'a pas d'expérience militaire ni navale particulière, a quelques idées arrêtées sur les technologies de défense.
Fin octobre, dans un discours à bord d'un porte-avions stationné au Japon, il avait plaidé pour le retour de catapultes à vapeur pour propulser des avions, au lieu des plus récents systèmes électromagnétiques , arguant que la maintenance était plus facile et l'aspect visuel plus frappant.
"J'aime voir cette belle vapeur qui se déverse du pont. Avec de l'électricité, ça n'existe pas", avait-il lancé.
L'annonce de lundi suit de peu le vote par le Congrès américain d'une loi de défense prévoyant un budget annuel de plus de 900 milliards de dollars. Elle vient aussi au moment où l'opposition démocrate reproche déjà à Donald Trump une conception monarchique de la présidence, qui le voit mettre son nom sur des bâtiments publics, accrocher des portraits de lui-même à la Maison Blanche et envisager de frapper une pièce de monnaie commémorative à son effigie.
Avec AFP
