
Le ministère de la Justice américain a été contraint par une loi, promulguée à contre-coeur par le président américain, de publier l'ensemble du dossier Epstein avant la date limite du vendredi 19 décembre 2025. © U.S. Justice Department, Reuters
La colère continue d'enfler après la publication partielle par le ministère de la Justice américain de l'enquête sur le financier décédé, connu pour ses liens avec les politiques et les célébrités, dont Donald Trump. Une quinzaine de victimes du criminel sexuel Jeffrey Epstein s'est plaint, dans un communiqué publié sur X lundi 22 décembre, que seule une "partie" des documents ait été rendue publique et a évoqué un caviardage "anormal et extrême" des éléments publiés vendredi sans "aucune explication".
Elles ont reproché aussi au ministère de la Justice américain d'avoir "laissé les identités de nombreuses victimes apparentes, causant un préjudice immédiat et réel".
Le ministère était contraint par une loi, promulguée à contre-coeur par le président américain, de publier l'ensemble du dossier avant la date limite du vendredi 19 décembre. Mais seule une partie des documents était disponible sur le site du ministère de la Justice vendredi soir et de nombreux fichiers ont été caviardés, comme par exemple les 119 pages de retranscription de délibérations du jury, dont la publication était pourtant "autorisée par un juge fédéral", ont déploré les victimes de Jeffrey Epstein.
Précaution ou manoeuvre politique ?
Le ministère a répondu avoir besoin de davantage de temps pour publier avec précaution le reste des fichiers dans le but de protéger au mieux les victimes dont l'identité pourrait être dévoilée.
L'opposition démocrate voit cependant ce retard comme une manoeuvre politique destinée à éviter la publication d'informations supposées compromettantes pour le président Donald Trump, qui apparaît sur des images aux côtés de Jeffrey Esptein.
"C'est clairement une opération de dissimulation", a dénoncé lundi le chef des démocrates au Sénat, Chuck Schumer, en soumettant une proposition de loi pour accentuer la pression sur le ministère qui, estime le sénateur, a "enfreint la loi" en n'ayant pas tout publié vendredi.
La publication de ces documents, issus de l'enquête menée par les autorités américaines sur l'influent financier et criminel sexuel new-yorkais, mort en 2019 avant son procès, doit aider à faire la lumière sur ses liens passés avec des personnalités de premier plan, dont le président républicain.
Avec AFP
