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XKeyscore, le meilleur outil de la NSA pour surveiller Internet

Xkeyscore, un programme de l'Agence nationale de sécurité américaine, la NSA, permet d'espionner les faits et gestes de n'importe quelle cible terroriste sur Internet, rapporte ce mercredi le quotidien britannique "The Guardian".

Est-ce la suite du scandale Prism ? "The Guardian" a révélé, mercredi 31 juillet, l’existence d’un programme de surveillance de la NSA baptisé XKeyscore. D’après le quotidien britannique, il permet de suivre sans autorisation préalable "à peu près tout ce qu’un utilisateur lamba" fait sur Internet.

"The Guardian" se base sur des documents fournis par Edward Snowden, l’homme à l’origine du scandale Prism - des révélations sur l’ampleur de la surveillance américaine des communications. Et selon ces sources, XKeyscore serait le programme de la NSA qui permet la surveillance la plus large de la Toile. "Plus de 300 terroristes" auraient d'ailleurs été capturés grâce à ce logiciel.

Sur son site, le quotidien reproduit une série de pages apparemment issues d'une séance de formation destinée à des agents du renseignement américain. Quatre de ces 32 pages n'ont pas été reproduites parce qu'elles "révèlent des éléments sur des opérations spécifiques de la NSA".

E-mails, conversations Facebook, historique de navigation...

Le programme repose sur l'utilisation de quelque 500 serveurs disséminés dans le monde, y compris en Russie, en Chine ou au Venezuela. Les agents qui l'utilisent surveillent en temps réel les courriels, l’historique de navigation de recherche, l'utilisation des réseaux sociaux – conversations privées sur Facebook, par exemple - ou tout autre action effectuée sur Internet pour remonter vers une cible.

Contrairement aux autres systèmes de surveillance dont l'existence a déjà été révélée, il offre la possibilité de travailler sans connaître un identifiant "fort" d'une cible - son adresse mail par exemple. XKeyscore permet de remonter jusqu'à une personne à partir d'une simple recherche effectuée sur Internet. Une sorte de Google pour espion, en somme. "Le Guardian" cite le cas d'une personne effectuant des recherches dans une langue peu utilisée dans une région donnée - l'allemand au Pakistan - ou celui d'un utilisateur de Google Maps se renseignant sur la configuration d'éventuelles cibles pour un attentat.

La Maison Blanche se défend

Le porte-parole de la Maison Blanche, Jay Carney, interrogé mercredi 31 juillet pour savoir si le Congrès avait été mis au courant d'un tel programme, a renvoyé vers les services de renseignement. Mais il a assuré que "les affirmations selon lesquelles il existe un accès étendu et sans limites aux données de la NSA (...) sont fausses". "L'accès à tous les outils d'analyse de la NSA est limité aux employés qui le demandent pour les tâches qui leur sont confiées", a-t-il ajouté, sans commenter sur le fond ces nouvelles révélations.

Cette nouvelle révélation tombe à point, puisque mercredi doit avoir lieu devant le Sénat américain l'audition de dirigeants de trois agences du renseignement, ainsi que de membres du département de la Justice.

Avec dépêches