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Le Pentagone a rejeté les appels d'un groupe d'influence qui voulait interdire la vente de magazines érotiques comme "Playboy" ou "Penthouse" sur les bases américaines. Pour l'armée US, ces publications ne sont pas "sexuellement explicites".

L’été s’annonce chaud au Pentagone. Le département américain de la Défense a confirmé que les magazines érotiques comme "Playboy", "Penthouse", "Nude" n’étaient pas "sexuellement explicites" et que leur diffusion resterait donc autorisée sur les bases de l’US Army.

Et dans l'armée française?

Contacté par FRANCE 24, le service de presse de l’armée française a déclaré que les militaires mettaient un point d’honneur à respecter les lois locales lors des déploiements à l’étranger.

En d’autres termes, pas question pour le soldat français de partir en Afghanistan avec son exemplaire de "Playboy" dans ses bagages - la circulation de magazines pornos est théoriquement interdite dans les pays musulmans.

En ce qui concerne la situation des journaux vendus sur les bases situées dans l’Hexagone, la situation est moins claire.

"Je ne suis pas au courant de restrictions particulières pour les kiosques dans les bases militaires françaises. Nous sommes en République, les gens sont de toute façon libres d’acheter ce qu’ils veulent", a ajouté l’officier du service de presse.

Dans une lettre envoyée le 22 juillet au groupe anti-pornographie Morality in media, le sous-secrétaire de la Défense, Frederick E. Vollrath, affirme que la Commission des activités de revente de l’armée s’était réunie pour déterminer la nature de ces publications.

Après avoir feuilleté "dans leur totalité" les derniers numéros des magazines incriminés, les neuf membres de la Commission ont décidé que ces publications ne rentraient pas dans la catégorie des journaux " montrant ou décrivant la nudité (…) d’une façon lubrique".

"Publication adulte sophistiquée"

Une interprétation que le groupe Morality in Media pourrait contester à la vue de la couverture du dernier numéro américain de "Penthouse". Cuisses écartées et poitrine exubérante rehaussée, l’actrice porno Capri Cavanni y pose en sous-vêtements roses sous les titres accrocheurs "comment séduire une star du X" et "huit positions outrageuses pour du sexe fantastique".

La lettre du sous-secrétaire à la Défense évoque au contraire des "publications adultes sophistiquées" dont la diffusion sur les bases reste autorisée à partir du moment où les journaux sont placés derrière des caches sur les rayons les plus élevés.

Cette réponse de l’armée "serait hilarante si la situation n’était pas si tragique", s’est indigné le groupe Morality in Media. Le mouvement fondé en 1962 par un rassemblement œcuménique chrétien s’alarme en effet du lien entre la consommation de pornographie sur les bases américaines et l’augmentation des viols contre les femmes portant l’uniforme.

"Les épouses se plaignent de l’addiction et des comportements violents résultant de la pornographie, souvent développé pendant les déploiements" conclut le groupe, qui affirme recevoir un flot constant de commentaires de la part des militaires et de leur famille.