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L'Irak de nouveau ensanglanté par une vague d'attentats

Dix-sept attaques à la voiture piégée ont fait au moins 48 morts et 220 blessés à travers l'Irak, principalement dans des quartiers et villes à majorité chiite. Un regain de violence qui fait craindre une nouvelle guerre confessionnelle.

Le spectre d’une guerre confessionnelle ressurgit en Irak, alors que le pays a une nouvelle fois été secoué par une vague d’attentats anti-chiite. Dix-sept voitures piégées ont explosé, lundi 29 juillet, dont huit à Bagdad, faisant au moins 48 morts et 220 blessés.

Dans le quartier chiite de Sadr City à Bagdad, la police et des témoins rapportent que le conducteur d'une voiture a invité des ouvriers à monter à bord avant d’actionner la charge explosive placée à l’intérieur. "Le chauffeur a demandé aux ouvriers de monter dans le van avant de disparaître. Quelques minutes plus tard, le camion a explosé, projetant violemment les corps des ouvriers", a déclaré Yahya Ali, un ouvrier présent au moment de l’attaque.

Des attentats meurtriers ont également été commis dans les villes de Mahmoudiya, Kout, et Bassorah dans le sud du pays.

Groupes liés à Al-Qaïda

Ce regain de violence dix ans après le renversement de Saddam Hussein est lié au ressentiment de la minorité sunnite contre la majorité chiite qui dirige aujourd’hui le pays, ainsi qu’au retour en force des mouvements djihadistes, qui bénéficient du conflit en Syrie voisine.

Des groupes liés à Al-Qaïda semblent en grande partie responsables des récents attentats contre les civils, commis probablement dans le but de relancer la guerre civile, selon les observateurs. Ces groupes revendiquent rarement la responsabilité de telles attaques qui sont souvent suivies de représailles de la part d'extrémistes chiites.

L’ONU a tiré la sonnette d’alarme après la dernière vague d’attentats, soulignant que ces violences risquaient de relancer la quasi guerre civile entre sunnites et chiites qui avait fait des milliers de victimes en 2006-2007. "Je suis extrêmement préoccupé par l’accroissement du niveau des violences qui risquent de faire basculer le pays dans un conflit intercommunautaire", a indiqué Gyorgy Busztin, représentant spécial des Nations unies en Irak.

Une inquiétude renforcée par le décompte macabre des victimes du mois de juillet : selon un bilan établi par l’AFP, plus de 780 personnes ont perdu la vie dans ces violences confessionnelles.

Avec dépêches