Aucun incident majeur n’est venu émailler le premier tour de l’élection présidentielle malienne, qui s’est déroulé dans le calme dimanche. À Gao et à Bamako, la mobilisation a été très forte, selon les envoyées spéciales de FRANCE 24.
Le premier tour de l’élection présidentielle s'est déroulé dimanche 28 juillet dans le calme au Mali, où quelque sept millions d’électeurs étaient appelés aux urnes pour départager 27 candidats. Récapitulatif des événements de la journée.
- Dans la capitale Bamako, la mobilisation a été très forte, selon Melissa Bell, envoyée spéciale de FRANCE 24 sur place. "Dans les QG des quatre candidats favoris, on commence déjà à avoir une idée des résultats. On attend plus de précisions dans les heures qui viennent," rapporte-t-elle, à 22 heures.
- À Gao, l’une des villes les plus occupées par les islamistes en 2012, la journée électorale a commencé très tôt et la mobilisation a été importante malgré de fortes chaleurs. À 15 heures, dans l’un des bureaux de vote de la ville, le taux de participation était déjà de 80 %, indique Philomène Rémy, envoyée spéciale de FRANCE 24 à Gao.
En dépit des menaces proférées par les djihadistes du Mouvement pour l'unicité et le djihad en Afrique de l'Ouest (Mujao), aucune attaque n’a eu lieu dans cette ville du Nord-Mali. "Le dispositif de sécurité à Gao était considérable, mais la prudence reste de mise jusqu’au coucher du soleil," explique Philomène Rémy. En plus de l’armée malienne, 650 soldats de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (Minusma) ainsi qu'un contingent du Niger ont été déployés. Les soldats français, au nombre de mille dans la région de Gao, sont, eux, présents en périphérie de la ville. "Le dispositif de sécurité a totalement empêché les kamikazes d’agir," commente sur FRANCE 24 le spécialiste de politique internationale, Mathieu Mabin.
- À Kidal, où les élections ont été préparées en quinze jours seulement, les Maliens ont été peu nombreux à voter en raisons de problèmes d’organisation. Beaucoup en effet ne savaient pas où ils devaient voter, d'après Donaig Le Du, envoyée spéciale de FRANCE 24 dans la ville.
Les Touareg ont, quant à eux, toléré la tenue de ce vote, même si quelques incidents ont été relevés. Certains militants du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA) se sont notamment rassemblés sur la piste de l’aéroport en scandant des slogans en faveur de l’indépendance du Nord-Mali. Quelques Maliens sur des vélomoteurs ont également paradé près des bureaux de vote en brandissant le drapeau de l’Azawad, rapporte Donaig Le Du.
- En France, à Montreuil, ville de banlieue parisienne à la forte population malienne, des bureaux de vote ont été installés mais beaucoup d’électeurs n’ont pas pu voter. Dans l’un des foyers abritant les urnes, du matériel de vote n’a en effet pas été livré et le corps électoral a été absent, selon l'envoyée spéciale de FRANCE 24, Alexandra Renard. Les cartes biométriques permettant le vote n'ont également pas été remises à tous les électeurs.
- Les résultats de cette élection, qui se tient avec plus d’un an de retard, ne sont pas attendus avant mardi. Le taux de participation, lui, pourrait atteindre un niveau record. Lors de la dernière élection présidentielle au Mali, 35 % des électeurs avaient voté.