Dix-neuf militaires colombiens et six guérilleros des Farc ont été tués lors de deux attaques distinctes ce week-end. Il s'agit des heurts les plus meurtriers depuis le début des négociations de paix, délocalisées à Cuba, en novembre 2012.
C’est l’affrontement le plus meurtrier depuis le début des négociations entre les Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc) et le gouvernement en novembre 2012. Au moins 19 militaires colombiens ont été tués dans deux heurts distincts avec les rebelles marxistes, a-t-on appris dimanche 21 juillet. L’attaque la plus meurtrière a tué 15 soldats sur une route dans la province d'Arauca près de la frontière vénézuélienne lors de tirs d'explosifs contre les militaires qui protégeaient un oléoduc en construction.
Un bilan confirmé par le président Juan Manuel Santos, qui s'est rendu dans la région dimanche. Douze guérilleros sur environ 70 ont été capturés lors de l'attaque, a précisé chef de l'État qui a ordonné l'envoi de troupes supplémentaires dans la région pour tenter de capturer d'autres rebelles blessés. "Nos cœurs sont avec les familles des quinze héros de la patrie qui ont sacrifié leur vie pour la tranquillité et la sécurité de leurs compatriotes", a déclaré le président colombien.
L’autre attaque a eu lieu samedi dans la province de Caqueta, dans le sud de la Colombie : quatre militaires et six guérilleros ont été tués, d’après l’armée.
Les discussions entre le gouvernement et les Farc, qui comptent 8 000 hommes repliés en zones rurales selon les autorités, se déroulent à La Havane, la capitale cubaine. Après six mois de pourparlers, les deux parties sont parvenues en mai à un accord sur une réforme agraire pour le développement des zones rurales via l'attribution de terres aux paysans.
Pas de cessez-le-feu avant l'issue des pourparlers
"J'ai donné des instructions à nos forces pour qu'elles ne cessent pas un seul instant de faire feu jusqu'à parvenir à un accord final", a lancé dimanche le chef de l'État, qui exclut un cessez-le-feu avant l'issue des pourparlers. "Je sais que pour le peuple colombien, c'est parfois confus. Comment pouvons-nous parler de paix alors qu'ils nous tirent dessus ? Les conditions sont ainsi", a-t-il ajouté, espérant que les Farc "reviennent à la raison", afin de parvenir "le plus tôt possible à la fin du conflit".
La tension avec la guérilla a aussi monté d'un cran après qu'elle eut annoncé vendredi avoir capturé il y a un mois un soldat américain, tout en proposant de le relâcher en signe de bonne volonté pour les négociations qui doivent reprendre, après une pause de quelques jours, le 28 juillet à La Havane. Les États-Unis affirment en revanche qu'il s'agit d'un militaire à la retraite qui effectuait un séjour touristique.
Avec dépêches