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Monsanto renonce à faire homologuer des cultures OGM dans l'Union européenne

En raison de l'hostilité de l'opinion publique, le géant américain des biotechnologies Monsanto renonce à demander les autorisations de culture de cinq semences OGM en Europe. Il maintient en revanche leur commercialisation sur le marché européen.

L’annonce sonne comme une victoire pour le camp des opposants aux organismes génétiquement modifiés (OGM). Le géant américain Monsanto a annoncé jeudi 18 juillet qu’il résiliait ses demandes d’homologations concernant de nouvelles cultures OGM sur le marché européen, à l’exception du maïs MON810.

"Monsanto ne va plus demander d’autorisation de culture pour de nouveaux OGM en Europe et va se concentrer sur sa capacité à importer des OGM dans l’Union européenne", a ainsi annoncé Brandon Mitchener, le représentant de Monsanto en Europe. Le groupe avait fait part à la fin du mois de mai de son intention de retirer ses demandes en raison de l’opposition croissante de l’opinion publique.

Cinq semences - trois de maïs, une de soja et une de betterave à sucre - sont concernées par cette annulation. Monsanto a par ailleurs précisé que le groupe maintenait toutefois sa demande de renouvellement de l’autorisation pour le MON810, principalement cultivé en Espagne et au Portugal, mais interdite en France, en Allemagne et en Italie.

La commercialisation d’OGM bat son plein

Plusieurs organisations écologistes, notamment Greepeace et Friends of the Earth, saluent cette décision. Ils regrettent cependant que le groupe américain ne renonce pas à commercialiser ses OGM en Europe.

"Monsanto considère l’Union européenne comme un territoire perdu pour la culture, a commenté à l’AFP un membre de l’administration européenne souhaitant garder l’anonymat. Mais le groupe va continuer à les cultiver ailleurs et à inonder l’Union, qui est dépendante de l’extérieur pour son approvisionnement en protéines végétales d’alimentation de ses troupeaux. Ce n’est pas plus compliqué que ça."

En Europe, l’opinion publique est largement hostile aux organismes génétiquement modifiés. Pourtant, l’UE se classe dans le peloton de tête du le classement mondial des importateurs de fourrage génétiquement modifié destiné au bétail.

Pour l’heure, Monsanto ainsi que d’autres géants de l’agrochimie, notamment l’allemand BASF, multiplient les demandes d’autorisation de commercialisation de produits OGM. Une cinquantaine de produits ont d’ores et déjà été homologués.

Avec dépêches