Au lendemain du coup d'envoi de la campagne pour le premier tour de la présidentielle malienne, prévu le 28 juillet, Tiébilé Dramé demande que le vote soit reporté. Motif : l'absence de listes électorales de certaines communes du Nord.
Le coup d’envoi de la campagne pour le premier tour de la présidentielle malienne, prévu le 28 juillet, vient à peine d’être donné que la date même du scrutin fait l’objet de contestations. Candidat du Parti pour la renaissance nationale (Parena), Tiébilé Dramé a officiellement demandé à la Cour constitutionnelle, lundi 8 juillet, un report du vote.
"Au nom du candidat Tiébilé Dramé, je viens de déposer une requête à la Cour constitutionnelle pour l'annulation du décret convoquant le collège électoral, pour violation grave de la loi, a déclaré à l'AFP son avocat, maître Hamidou Diabaté. Il y a violation de la loi, parce qu'elle dit que le collège électoral ne peut pas être convoqué tant que les listes électorales ne sont pas établies" sur l'ensemble du territoire national. "Or, les listes électorales des 13 communes de la région de Kidal [nord-est] ne sont pas établies."
Selon l’avocat, lui-même membre du Parena, les listes auraient dû, comme l’exige la loi électorale, être "établies entre le 5 et le 25 juin. Ce qui n'est pas le cas de la région de Kidal".
"Grave violation" de l'accord de Ouagadougou
Depuis février, la ville de Kidal était occupée par les rebelles touareg du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA), jusqu'à ce que l'arrivée, le 5 juillet, de quelque 150 soldats maliens ne vienne entériner leur cantonnement. Cette opération s’inscrit dans l’application de l’accord de paix signé le 18 juin à Ouagadougou et dont Tiébilé Dramé fut l'artisan au nom du gouvernement malien de transition.
Mais depuis, la tension est vive à Kidal, berceau des Touareg, où, selon des témoins, les manifestations pour et contre la présence de l'armée malienne se succèdent. Trois soldats étrangers, dont un Français, ont été blessés lors de ces incidents. De sources militaires concordantes, le soldat français a été "très légèrement blessé" par un jet de pierre d'origine inconnue.
L'armé malienne, qui accuse le MNLA de "grave violation" de l'accord de Ouagadougou, a rejoint à Kidal des soldats africains de la mission de l'ONU (Minusma) et français de l'opération Serval.
Avec dépêches