L'Égypte est dans l'attente ce dimanche de la nomination d'un Premier ministre de transition, poste pour lequel Mohamed El-Baradei est pressenti. Le pays se prépare également à de nouvelles manifestations entre anti et pro-Morsi.
L'Égypte attend toujours la nomination d'un Premier ministre de transition. Après l'annonce puis le démenti, samedi soir, de la nomination du chef de l’opposition Mohamed El-Baradeï à ce poste, des négociations pourraient aboutir ce dimanche.
Mohamed El-Baradei, ancien chef de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), est le "choix le plus logique" pour former un gouvernement de transition avant des élections générales à une date non précisée, a indiqué un conseiller du président intérimaire Adly Mansour.
Toutefois, sa nomination n'a pas encore été actée, a-t-il ajouté. Une source proche du dossier a expliqué à l'AFP que des négociations étaient en cours avec des dirigeants du parti salafiste d'Al-Nour pour tenter de les convaincre de se rallier au choix de M. El-Baradei.
Les salafistes d’Al-Nour opposés à la candidature d’El-Baradei
Ahmed Khalil, vice-président d'Al-Nour, a déclaré au site internet du quotidien "Al-Ahram" que son parti se retirerait du processus de transition si Mohamed El-Baradei était confirmé à la tête du gouvernement. "La nomination d'El-Baradeï viole la feuille de route qui a fait l'objet d'un accord entre les différents pouvoirs politiques et nationaux et le général Abdel Fattah al-Sissi", a-t-il déclaré.
Le porte-parole de la présidence intérimaire a reconnu que l'opposition d'Al-Nour avait bloqué la nomination d'El-Baradei, ajoutant que "plusieurs options" étaient étudiées, sans plus de précision.
Les Frères musulmans se sont aussi opposés à l'arrivée à la tête du gouvernement de celui qui avait appelé haut et fort l'armée à destituer Mohamed Morsi et que Farid Ismaïl, un responsable du Parti de la liberté et de la justice (PLJ), branche politique de la confrérie, a qualifié de "choix de Washington".
Nouvelle journée de manifestations dimanche
Parallèlement, l’Égypte se prépare dimanche à une nouvelle journée de manifestations massives opposant pro et anti-Morsi, notamment au Caire où l'armée est déployée en force pour tenter de prévenir de nouveaux affrontements.
Dans un climat de vives tensions alourdi par la flambée de violences qui a fait 37 morts en 24 heures, le mouvement Tamarrod (rébellion en arabe), à l'origine des manifestations monstres contre M. Morsi qui ont mené à sa destitution par l'armée le 3 juillet, a appelé à une nouvelle mobilisation.
Sur la place Tahrir, des groupes de manifestants anti-Morsi qui y campent ont été rejoints par d'autres en prévision des marches de dimanche. Les islamistes ont eux promis de rester dans les rues jusqu'au retour de M. Morsi, premier président élu démocratiquement du pays.
Avec dépêches