La numéro un française Marion Bartoli a battu l'Américaine Sloane Stephens mardi en quart de finale à Wimbledon (6-4, 7-5). Elle disputera la troisième demi-finale d'un Grand Chelem de sa carrière jeudi face à la Belge Kirsten Flipkens.
Marion Bartoli a saisi sa chance mardi à Wimbledon pour atteindre sa troisième demi-finale majeure et peut voir plus loin dans un tournoi qui sacrera une nouvelle championne en Grand Chelem.
Arrivée en quarts de finale sans avoir à battre une joueuse du Top 70, la N.1 française est passée à la vitesse supérieure face à Sloane Stephens, jeune 17e mondiale pleine de peps mais dominée 6-4, 7-5 au terme d'une partie décousue.
Bartoli a mieux géré l'interruption de plus de deux heures et demie causée par la pluie pour remporter les deux points nécessaires au gain du premier set.
Elle a ensuite profité de l'incroyable faiblesse de Stephens sur son service pour terminer le travail, malgré un dernier sursaut de l'Américaine.
En demi-finale jeudi, sa troisième en Grand Chelem après Wimbledon 2007 et Roland-Garros 2011, Bartoli, 15e à la WTA, retrouvera une autre joueuse moins bien classée qu'elle avec la Belge Kirsten Flipkens (20e) qui a écarté la dernière championne d'un majeur encore en course, Petra Kvitova.
Si elle passe l'obstacle, ce qui semble vraiment dans ses cordes, Bartoli retrouverait en finale la Polonaise Agnieszka Radwanska ou l'Allemande Sabine Lisicki, deux joueuses qui n'ont encore jamais soulevé de trophée majeur.
Occasion en or ou piège à éviter ? "Les deux", a répondu Bartoli, ajoutant que "quoiqu'il arrive, ce seraient des adversaires extrêmement durs à battre" mais refusant évidemment de se projeter plus loin que son prochain match.
Mauresmo y croit
Reste que la porte est ouverte et Amélie Mauresmo, dernière Française à avoir gagné un "majeur", Wimbledon en 2006, l'a admis sans difficulté.
"On sait depuis hier que le tableau est largement ouvert, il y a clairement la place pour aller en finale. Ce tournoi est fou", a commenté l'ancienne N.1 mondiale, conseillère de luxe de Bartoli depuis quelques mois.
Mauresmo y croit d'autant plus qu'elle estime que "Marion monte en puissance". "Elle est la seule à ne pas avoir perdu un set, elle est fraîche, elle joue de mieux en mieux, c'est pas mal", a ajouté l'ancienne N.1 mondiale, bluffée par la "capacité de rebond exceptionnelle" de Bartoli.
Au fond du trou à Roland-Garros, sur fond de séparation sportive avec son père, blessée et malade ensuite, Bartoli n'avait pas encore battu de joueuse du Top 20 en 2013 avant de dompter la fougue de Stephens mardi.
"Mon corps craquait de partout. Finalement, cette période m'a rendu plus forte et la magie du tennis fait le reste", a commenté la Française, assurée de retrouver le Top 10 sauf si Flipkens remporte le titre.
"Une grande championne"
Elle s'est reconstruite peu à peu, aux côtés de Thomas Drouet, d'abord recruté comme "sparring partner" et qui est "monté en grade" depuis avec le recul de Walter, le père et l'entraîneur de toujours.
Pour le Franco-Monégasque aussi, cette place en demi-finale est une aventure incroyable, lui qui avait vécu l'enfer en mai lorsque John Tomic, le père du jeune prodige australien Bernard, lui a cassé le nez sur un parking.
Arrivé à Roland-Garros pour trouver du travail, Drouet a contacté la famille Bartoli et la mayonnaise a pris tout de suite.
"Je la connais depuis tout petit mais elle me surprend par ses qualités mentales au quotidien, son sérieux, son professionnalisme. En match elle n'applique finalement que ce qu'elle fait à l'entraînement. Pour moi c'est une grande championne", a rapporté celui qu'on peut désormais appeler "coach".
Épanouie comme jamais, entourée par un vrai petit clan dans lequel figuraient également mardi Alexandra Fusai et Alizé Cornet, la N.1 française a retrouvé des couleurs en même temps que le gazon, sa surface préférée.
"Faut que je m'organise", a soufflé Mauresmo qui avait prévu de quitter Londres mais qui sait que Bartoli compte sur elle pour les jours à venir.
(AFP)