À la veille de la finale de l'Euro-2013 contre l'Espagne, Isabelle Yacoubou, pivot de l'équipe de France et chouchou du public, est en confiance. Pour elle, les Braqueuses ne vont pas laisser passer la chance de remporter l'or sur leurs terres.
Après un peu de massage et de sauna dans la matinée, Isabelle Yacoubou sort d’une séance de cryothérapie. Moins de cinq minutes dans un caisson à -100 degrés pour soulager les douleurs... À un jour de la finale de l’euro féminin contre l’Espagne, l’heure est aux soins. "Ça aide à récupérer", explique la pivot de l’équipe de France qui a été fortement sollicitée tout au long du tournoi. Grimaçante parfois sur le terrain, la basketteuse a souffert du dos durant la compétition. "Je tiens le coup, il n’y a plus qu’un match. Il faut s’accrocher ! C’est le mental qui l’emporte", lâche-t-elle à FRANCE 24 en rigolant, mais avec détermination.
Championne d’Europe en 2009 et vice-championne olympique en 2012 avec les Braqueuses, Isabelle Yacoubou veut à nouveau réussir le hold-up. Pour elle, il n’y a que la plus haute marche du podium qui compte : "Cela a toujours été notre objectif d’arriver en finale, mais on a envie d’aller chercher plus loin. Notre équipe a faim. On a envie de décrocher l’or. L’Espagne est très forte, mais la victoire est pour nous !"
Pourtant les Bleues se sont fait quelques frayeurs lors de leurs deux dernières rencontres. Face à la Suède en quarts de finale et à la Turquie en demi, elles ont été accrochées et sont passées tout près de l’élimination. "Oui j’ai douté, admet Isabelle Yacoubou. J’étais impatiente que cela s’arrête car c’était éprouvant, j’étais un peu en souffrance. Mais les sacrifices ont payé et là c’est du bonheur."
"C’est kiffant"
Meilleure marqueuse de son équipe avec 11,5 points de moyenne et 5,6 rebonds par match durant l’Euro, Isabelle Yacoubou est sans conteste l’un des piliers des Braqueuses. Du haut de ses 1m95, la joueuse aux cheveux teints en bleu est aussi l’une des grandes gueules de l’équipe. Avec son enthousiame dévorant, celle que l'on surnomme "Shaqoubou", en référence au gabarit de l'Américain Shaquille O'Neal, n’hésite pas à solliciter le public durant les rencontres. En l’espace de quelques semaines, elle est devenue la nouvelle chouchou des supporters : "C’est spécial et c’est kiffant ! On ne vit pas cela tous les jours. J’aime bien cette communication avec le public. Cela me pousse à me dépasser". Dimanche soir à 20 heures, face à l’Espagne et sur leurs terres, les Bleues comptent bien profiter de ce soutien : "On aura besoin du public dès le départ pour bien faire sentir qu’on est chez nous. C’est l’avantage de jouer à domicile. Ils peuvent nous aider à aller chercher des forces, même si les corps sont fatigués".
La force des Braqueuses réside aussi dans leur amitié. Sur le parquet ou dans les vestiaires, les basketteuses montrent une cohésion sincère: "La plupart du groupe se connait depuis 2008. On sait ce qu’on peut attendre les unes des autres", souligne Isabelle Yacoubou qui rend hommage à ses coéquipières. "Vivre avec des femmes tous les jours depuis un mois et demi ce n’est pas facile, alors c’est mieux de travailler dans une bonne ambiance. Comme ça, on ne se tire pas dans les pattes", résume-t-elle dans un nouvel éclat de rire.
Très soudées, les Françaises auront aussi tout particulièrement à cœur de décrocher un troisième titre européen (après ceux de 2001 et 2009) en l'honneur de deux d’entre elles qui feront leurs adieux à l’équipe tricolore après la finale : Edwige Lawson-Wade et Emmeline Ndongue. "C’est deux grandes joueuses qui vont prendre leur retraite. Pour Edwige, je lui dis 'respect madame' pour terminer à ce niveau-là après une telle carrière. Pour Emmeline, c’était un peu inattendu, mais ce sont des filles qui ont donné beaucoup à la France. Le plus beau cadeau, c’est de leur offrir l’or !", annonce Isabelle Yacoubou, sans l’ombre d’un doute.