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Quand l'hospitalisation de Mandela devient un petit fonds de commerce

, envoyée spéciale en Afrique du Sud – Profitant de la présence quotidienne de centaines de personnes devant l'hôpital de Pretoria où se trouve Nelson Mandela, des Sud-Africains se sont lancés dans la vente de petits drapeaux à l'effigie de l'icône anti-apartheid.

Pas question pour eux de tirer avantage de l'hospitalisation de "Madiba". Devant l'hôpital de Pretoria, à quelques mètres seulement de l'entrée, Eddy, Fiston et Goodenough, trois Sud-Africains de Pretoria ont installé, vendredi, un stand de vente de drapeaux et de pagnes à l'effigie de l'ex-président. "Notre commerce est un hommage supplémentaire à Nelson Mandela", assurent les jeunes vendeurs qui ne se considèrent pas comme des "profiteurs"

"Nous aussi, nous respectons Mandela, nous sommes là pour lui. Nous nous battons pour lui", se justifie Eddy, en rendant la monnaie à un passant qui vient de faire l'acquisition d'un drapeau vert.

Pour Goodenough, il n'y a rien de choquant, ni de contraire à l'éthique à commercer devant la clinique. Il est même plutôt fier d'être là. Il faut dire que les affaires marchent bien et que la concurrence - pour le moment - est inexistante. "Je suis arrivé ce matin avec quatre rouleaux (de tissus à l'effigie de Mandela). J'en ai déjà vendu deux entier", explique-t-il fièrement. "Les drapeaux se vendent 40 rands pièce (3 euros) et les pagnes, 100 rands (7,50 euros). Vous croyez que cet argent va servir à vendre de la drogue après ?", lance-t-il. "Avec ce que nous récoltons, je vais pouvoir renflouer les caisses de ma petite entreprise", affirme-t-il en tendant la carte de sa société.

Personne, dans la rue principale, ne semble agacé par leur présence. Beaucoup, au contraire, s'arrêtent pour discuter et rire avec eux. "Vous voyez, les gens nous apprécient", lance Eddy. C'est pourquoi, les trois compères ont décidé de revenir demain, samedi. "Nous reviendrons surtout pour rester aux côtés de Mandela. Si nous ne vendons plus, ce n'est pas grave. Tout ce qui importe, c'est que Madiba aille mieux", confie Goodenough avant de retourner dans la rue pour démarcher d'éventuels clients.