Le Conseil européen a donné son accord à l'ouverture de négociations, d'ici janvier, pour l'adhésion de Belgrade à l'Union européenne. La normalisation des relations entre le Serbie et le Kosovo n'est pas étrangère à cette ouverture.
Les dirigeants de l'UE ont donné leur feu vert vendredi à l'ouverture de négociations d'adhésion avec la Serbie "d'ici janvier au plus tard", a-t-on appris de source diplomatique.
"Le Conseil a décidé d'ouvrir les négociations d'adhésion avec la Serbie d'ici janvier au plus tard", a indiqué un diplomate européen s'exprimant sous couvert de l'anonymat.
La Serbie, candidate à l'adhésion depuis mars 2012, se voit ainsi récompenser de ses efforts en vue de normaliser ses relations avec son ancienne province du Kosovo.
Belgrade et Pristina ont signé le 19 avril, sous l'égide de l'UE, un accord, présenté comme "historique", de normalisation de leurs relations après des mois de difficiles négociations.
La mise en oeuvre de cet accord représente un défi pour Belgrade car il est fortement critiqué par une bonne partie des 40.000 Serbes vivant dans le nord du Kosovo, une région adossée à la Serbie qui échappe pratiquement au contrôle de Pristina.
Il accorde une forte autonomie à cette région, notamment en matière de justice et de police dans le cadre de la création d'une "association de municipalités serbes". Pour certaines questions litigieuses, des solutions pratiques restent à trouver, comme en ce qui concerne un système autonome d'électricité dans le nord, où la Serbie souhaite maintenir la présence de la compagnie nationale.
Au printemps 1999, une campagne de frappes aériennes de l'Otan avait chassé les forces serbes du Kosovo. Neuf ans plus tard, appuyé par les États-Unis et la majorité des pays de l'UE, Pristina proclamait son indépendance, que refusent toujours de reconnaître la Serbie, mais aussi cinq pays de l'UE, dont l'Espagne.
L'entrée de la Serbie dans l'UE pourrait prendre de nombreuses années, à l'instar de la Croatie, sa voisine, qui rejoindra l'Union le 1er juillet, près de huit ans après l'ouverture des négociations en octobre 2005.
AFP