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IBM ramène son offre sur Sun Microsystems à 9,55 dollars par action, selon une source proche du dossier. La fusion des deux groupes permettrait à IBM de prendre la tête du haut de gamme du marché des serveurs.

REUTERS - IBM a ramené son offre sur Sun Microsystems à 9,55 dollars par action et pourrait dévoiler la semaine prochaine les modalités de la plus grosse OPA qu'il ait jamais lancée, a déclaré jeudi une source proche du dossier.

La source ajoute que le prix n'est pas définitif même si International Business Machines estime que Sun Micro vaut moins qu'il ne le pensait au terme de quelques semaines de consultation des comptes.

La fusion des deux groupes créerait une entreprise dont la part de marché des serveurs Unix serait de 65%, ce segment lui-même étant valorisé 17 milliards de dollars, au risque de voir les autorités de la concurrence s'intéresser de près à cette position dominante.

A 9,55 dollars par action, l'opération représenterait une prime de 92% sur le cours de clôture de Sun le 17 mars, la veille de la première annonce de l'offre d'IBM.

Sun a accepté un prix plus bas pour autant qu'IBM s'engage à mener son offre à bonne fin, même si elle s'expose à un examen approfondi des autorités de la concurrence, écrit le Wall Street Journal, citant des sources au fait du dossier.

Globalement, Sun permettrait à IBM de prendre la tête du haut de gamme du marché des serveurs, marché évalué à 45 milliards de dollars, devant Hewlett-Packard.

Le portefeuille de logiciels d'IBM s'en trouverait également étoffé. Le segment stockage viendrait s'intégrer via EMC et Network Appliance. Enfin, IBM aurait également un avantage sur Cisco Systems, que certains observateurs considèrent comme étant le principal concurrent de Big Blue à long terme.

Le WSF écrivait jeudi qu'IBM poursuivait d'ultimes négociations avec Sun, tout en ayant ramené son offre à 10-11 dollars par action. Le quotidien financier rapportait le mois dernier que la transaction représentait dans les huit milliards de dollars.

IBM et Sun se sont abstenu de tout commentaire.

Pour parer au risque de voir ses marges se réduire une fois la transaction réalisée, IBM risque d'opérer une vaste restructuration qui pourrait se traduire par de nouvelles pertes d'emploi. IBM a déjà supprimé des milliers d'emplois.

IBM revendiquait la première place des ventes de serveurs Unix l'an passé, avec une proportion de 37%, suivi par Sun (28%) et HP (27%), selon le consultant IDC.

La fusion des deux sociétés aurait moins d'impact sur le segment des serveurs bas de gamme x86, où les marges sont resserrées et où le degré de différenciation entre les produits des différents intervenants est moindre.

Les ventes de ce segment totalisaient 28 milliards de dollars l'an passé. HP était en tête avec 37% des ventes, suivi par Dell (22%), IBM (16%) et Sun (2,5%).