Alors que les informations contradictoires pour localiser Edward Snowden se multiplient, les États-Unis restent persuadés qu'il se trouve toujours en Russie et mettent la pression sur Moscou pour obtenir une demande d'extradition.
Le mystère reste entier autour d'Edward Snowden. L’ex-consultant de la CIA à l’origine des fuites concernant le programme de surveillance Prism, arrivé dimanche 23 juin à Moscou en provenance de Hong Kong, restait introuvable mardi 25 juin.
Snowden est "en bonne santé et en sécurité", a affirmé Julian Assange, le fondateur de WikiLeaks réfugié à l'ambassade d'Équateur à Londres et interrogé par téléphone, lundi 24 juin. Ce dernier n'a toutefois pas précisé où se trouvait l'informaticien de 29 ans, dont les États-Unis ont invalidé le passeport. Le fugitif disposerait de "papiers de réfugié" délivrés par l'Équateur, qui dit analyser "avec une très grande responsabilité" la demande d'asile d'Edward Snowden.
Selon une source proche du dossier citée par l'agence Interfax, il a sans doute déjà quitté la Russie. "Il a pu prendre un autre vol. Il est peu probable que les journalistes aient été témoins du décollage de son avion", a indiqué cette source. Mais une autre source au sein des services de sécurité de l'aéroport a affirmé à l'agence officielle Itar-Tass que l'Américain se trouvait encore dans la zone de transit de Cheremetievo.
"Impact négatif sur la relation"
De son côté, la Maison Blanche, qui reste persuadée que le "traître" se trouve encore en Russie, a demandé à Moscou de l'interpeller. Washington espère que les Russes seront plus coopératifs que Hong Kong qui a laissé partir Snowden. "Les Chinois affirment avoir autorisé Snowden à quitter le pays en raison de la demande d'extradition américaine qui était mal remplie", explique Stanislas de Saint-Hypolite, correspondant de FRANCE 24 à Washington.
Faux rétorque le porte-parole de la Maison Blanche, Jay Carney, qui a fustigé "un choix délibéré du gouvernement (chinois) de libérer un fugitif". Et d'ajouter : "Cette décision a incontestablement un impact négatif sur la relation" entre les deux pays. Le député hongkongais, Albert Ho, qui a été le conseil de Snowden pendant son séjour dans le territoire autonome chinois, a dit sa conviction que Pékin avait orchestré en toute discrétion le départ de l'Américain.
Moscou dit étudier la demande d'extradition
Les États-Unis? qui ont rappelé leur détermination à ramener Snowden sur leur territoire afin de le juger pour espionnage, espère que Moscou fera preuve de plus de coopération. Washington a demandé à la Russie "d'étudier toutes les options à sa disposition pour expulser M. Snowden vers les États-Unis".
Pour l'heure, Moscou fait toujours la sourde oreille aux pressions américaines. Si certaines sources ont indiqué à l'agence Interfax que la Russie étudiait la demande d'extradition, d'autres affirment que Snowden ne pouvait pas être interpellé et extradé "dans la mesure où il n'a pas franchi la frontière russe", puisque le jeune Américain pourrait toujours se trouver dans la zone de transit de l'aéroport Moscou-Cheremetievo.
Selon l'enquête du journal "USA Today" et du centre de recherche Pew réalisée la semaine dernière, 54 % des Américains se disent favorables à des poursuites judiciaires contre l'informaticien. Inculpé notamment d'espionnage, Edward Snowden encourt 30 ans de réclusion aux États-Unis.