logo

Le cheikh Hamad Ben Khalifa Al-Thani, qui a accédé à la tête du Qatar il y a 18 ans, a créé une première mardi soir en abdiquant de son plein gré au profit de son fils. Le cheikh Tamim devient, à 33 ans, le souverain de ce richissime état gazier.

L'émir du Qatar, cheikh Hamad ben Khalifa al Thani, a officiellement annoncé mardi 25 juin qu'il abdiquait en faveur de son fils, le prince héritier cheikh Tamim. Une annonce attendue alors que la veille, l'émir âgé de 61 ans avait déjà informé les membres de la famille royale et les principaux responsables politiques du pays de sa décision.

"Le temps est venu d'ouvrir une nouvelle page" et de "confier les responsabilités à la nouvelle génération", a-t-il déclaré dans un discours télévisé adressé à la nation. Les Qataris ont été invités à prêter allégeance au nouvel émir mardi et mercredi.

Transition en douceur

Selon des diplomates arabes et occidentaux, le cheikh Hamad ben Khalifa al-Thani entend assurer une transition en douceur à la tête du puissant émirat de 1,7 million d'habitants, dont seulement 250 000 Qataris. Une transition amorcée il y a plusieurs années, le nouvel émir ayant notamment été préparé aux dossiers diplomatiques et militaires du pays depuis au moins trois ans, précise Virginie Herz, spécialiste des questions internationales à FRANCE 24.

"De plus, l’ancien émir, le cheikh Hamad ben Khalifa al-Thani est réputé très proche de son fils, il devrait continuer à jouer un rôle très important dans les coulisses du pouvoir."

Une première au Qatar

L'abdication de l’émir, arrivé au pouvoir en 1995 à la faveur d'un coup d'État contre son père, est une première au Qatar, et dans l'histoire récente du monde arabe, où aucun souverain n'a jamais renoncé au pouvoir de son plein gré. Le nouvel émir, âgé de 33 ans, sera le plus jeune souverain d'une monarchie du Golfe.

Un changement rapide à la tête du pouvoir qui peut être motivé "par la farouche volonté du Qatar d’incarner une puissance régionale moderne et dynamique dirigée par une jeune génération de princes" explique Karim Sader, interrogé par FRANCE 24.

Cette décision est aussi une façon de répondre à certaines critiques émises envers le Qatar pour sa position sur les printemps arabes. "Le Qatar a beaucoup soutenu les révolutions en Tunisie et en Égypte, mais d’un autre côté, il a aidé à réprimer certaines révoltes, comme notamment celle du Bahreïn. De plus, il n’y a pas de réforme entreprise dans ce régime autocratique", explique Virginie Herz. "Cette abdication va donner un coup de jeune à cette monarchie absolue."

Avec dépêches