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L'E3 de Los Angeles dopé par la guerre des consoles

PS4, Xbox One et toujours Wii U : l’édition 2013 du salon de l’E3 à Los Angeles - principal rassemblement mondial de l’industrie du jeu vidéo - devrait largement être dominé par la guerre des consoles.

La “guerre des trois” aura bien lieu. Un an après Nintendo et sa Wii U, les deux autres constructeurs de consoles de jeux vidéo, Microsoft et Sony, vont se servir du salon de l’E3 (Electronic Entertainment Expo), qui se déroule à Los Angeles du 11 au 13 juin, comme rampe de lancement pour leur nouvelle génération de machine à jouer : la Xbox One et la PS4.

Afin de promouvoir les vertus de leur console, Microsoft et Sony misent sur des stratégies diamétralement opposées. La Xbox One est ainsi présentée comme une plateforme tout-en-un, une sorte de couteau suisse du divertissement. Microsoft a vanté, lors de sa conférence de présentation fin mai, ses capacités multimédias et les partenariats signés avec des fournisseurs de contenus vidéo et musicaux. Son concurrent japonais, de son côté, insiste sur les jeux. Sony n’a, en fait, même pas encore dévoilé la physionomie de sa PS4 et a préféré se concentrer, lors de sa présentation de janvier, sur les nombreux jeux exclusifs qui devraient exister sur la PS4 dès son lancement fin 2013. Une surprise qu’il réserve donc pour l’E3 de Los Angeles.

L’enjeu pour ces deux géants du secteur est clair : prouver qu’ils peuvent faire davantage rêver les joueurs et consommateurs que Nintendo. Le constructeur japonais est, en effet, à la peine avec la Wii U depuis sa mise en vente en novembre 2012. Il a dû reconnaître, dans son rapport financier annuel paru en avril 2013, que les ventes étaient sensiblement au-dessous des 5 millions d’unités prévus. De fait, la Wii U ne s’est écoulée qu’à un peu plus de 3 millions d’exemplaires.

Le jeu vidéo en crise

Microsoft et Sony ont tout intérêt à croire que les déboires de leur concurrent relèvent de l’accident de parcours et non pas d’une tendance lourde du marché. Nintendo l’a avoué à demi-mot. Pour le constructeur japonais, les mauvais résultats seraient avant tout à mettre sur le compte de “délais dans la sortie de nouveaux jeux pour la plateforme”.

Rien à voir donc avec un éventuel désamour des joueurs pour les consoles au profit des plateformes du type tablettes ou smarpthones ? Pourtant, les chiffres semblent indiquer le contraire. Le marché traditionnel des jeux sur PC et consoles est en crise : l’an dernier, les ventes aux États-Unis ont chuté de 21 %. Dans le même temps, le jeu sur mobile se porte comme un charme. Son chiffre d’affaires a augmenté, toujours aux États-Unis, de 16 % en 2012 et de 32 % au niveau mondial pour atteindre 9 milliards de dollars.

Les constructeurs de consoles ne sont pas les seuls à tout faire pour inverser la tendance à l’occasion de cet E3. Certes, la guerre que vont se livrer les trois géants historiques du secteur risque de dominer les débats. Mais les plus de 200 000 personnes attendues au salon du jeu vidéo de Los Angeles y verront aussi bien d’autres sociétés qui cherchent à se faire une place au soleil vidéoludique.

Renouveau de l’E3

Il y a, bien sûr, les grands éditeurs de jeux qui espèrent que les nouvelles consoles fassent sensation. Parmi eux, le Français Ubisoft qui a énormément investi dans le développement des jeux pour ces plateformes dernier cri. Son titre phare, "Watchdog" (qui narre les aventures d’un hacker de génie), est l’un des plus attendus du salon de l’E3. Mais les numéros 1 et 2 mondiaux, Activision et Electronic Arts, viennent aussi avec leurs “blockbusters”.

D’autres chercheront aussi à prouver que le jeu vidéo ne se résume pas aux acteurs historiques du secteur. La société américaine Nvidia doit en dire plus, à l’occasion de cet E3, sur sa propre simili-console de jeu. Baptisé Project Shield, il s’agit en fait d’une manette avec un écran intégré. Zynga, le célèbre créateur des jeux "FarmVille" et "Mafia City" pour Facebook, vient également au salon promouvoir ces nouveaux jeux alors qu’il fait face à des soucis financiers importants.

En clair, alors que ces dernières années l’E3 avait perdu de son attrait, tout le monde semble cette fois-ci vouloir profiter de l’appel d’air des nouvelles consoles. Preuve que Los Angeles est, pour cette année au moins, de nouveau “the place to be” pour le jeu vidéo : les représentants des médias généralistes français, qui sont d’habitude une quinzaine à l’E3, seront près de 50 cette année, comme le confiait un attaché de presse qui ne savait plus où donner de la tête pour caser tout le monde sur son agenda de rendez-vous.