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La France a un besoin "urgent" de drones de combat, selon Le Drian

Le ministre de la Défense affirme, dans une tribune publiée ce vendredi dans "Les Échos", que le gouvernement va débloquer les "moyens nécessaires" pour rattraper son retard en matière d'avions sans pilote.

C’est une question qui divise la classe politique française depuis de nombreuses années. Le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, affirme, ce vendredi, dans une tribune publiée dans le quotidien économique "Les Echos", que la France, à défaut d’avoir pris le "virage" des drones de surveillance, ne manquera pas le "rendez-vous" des drones de combat.

Dans ce texte intitulé "Drones : une stratégie pour la France et l'Europe", Jean-Yves Le Drian affirme qu’"à l’horizon 2030", ces petits appareils sans pilote dans leur version armée "viendront compléter, voire remplacer nos flottes d’avions de chasse. Ce rendez-vous, nous ne le manquerons pas. L’industrie française et européenne est à la pointe de cette ­technologie, comme l’a démontré le premier vol du drone Neuron au début de cette année. Elle doit le demeurer et nous lui consacrerons, à cette fin, les moyens nécessaires", insiste le ministre de la Défense.

Une "réponse forte" apportée rapidement

Soucieux de voir le pays se doter de ces armements faute d'avoir réussi à développer des drones de reconnaissance, Jean-Yves Le Drian assure que "les moyens nécessaires" seront apportés au projet. Évoquant une "première réponse forte" à la question des drones qui, rappelle-t-il, était "sans réponse" pour l'armée française à l'arrivée de la gauche au pouvoir "il y a un an", le ministre précise que le Livre blanc sur la Défense, rendu public le 29 avril par le gouvernement, prévoit de "doter enfin la France de drones, pièces maîtresses du renseignement et de la guerre de demain".

Il s'agira de drones de moyenne altitude longue endurance (MALE), des aéronefs de reconnaissance capables de "parcourir de longues distances et d'observer de larges espaces pendant plus de 20 heures". L'US Air Force en possède 260 exemplaires, alors que l'Europe, paralysée par les hésitations des gouvernements et les rivalités entre industriels, n'en a pas produit un seul.

"Notre besoin en drones nous impose d'être pragmatiques"

Pour l'heure, l'armée française "continue à utiliser deux systèmes que l'on disait intérimaires au moment de leur lancement, en 2003", précise le ministre. Ils ont permis de sécuriser les opérations de désengagement en Afghanistan et de surveiller le nord du Mali pendant l'opération Serval, lancée en janvier 2013.

Reste que la France ne dispose actuellement, sur le très vaste théâtre malien, que de deux drones Harfang vieillissants, adaptés par le groupe EADS du Heron-TP de la compagnie Israeli Aerospace Industries.

"Le temps presse. Notre besoin en drones nous impose d'être pragmatiques", affirme M. Le Drian, confirmant la livraison de deux drones Reaper du constructeur américain General Atomics "d'ici à la fin de cette année".

Rappelant avoir signé "dès le mois de juillet 2012" un partenariat avec Londres autour du drone tactique Watchkeeper de Thales, il indique par ailleurs avoir proposé à ses partenaires européens un projet de "mise au point" de drones MALE "pour nos propres besoins".