Internet redoutait le 1er avril, jour annoncé où le ver "conficker" devait éclore pour montrer toute sa puissance de nuisance. Mais ce virus informatique ne semble pas avoir pris son essor. Chronique d’une panique médiatique.
L’apocalypse d’Internet aura lieu le 1er avril. Foi de virus "conficker" ou poisson mouillé de saison ? Et même si le jour dit rien de notable ne s’est encore produit, certains continuent à penser que ce ver malicieux a franchi une étape charnière. Pas facile en effet de calmer les esprits après plusieurs mois de franche panique médiatique sur la Toile.
De quoi s’agit-il ? D’un virus, détecté pour la première fois l’an dernier, qui aurait pris ses aises sur plusieurs millions d’ordinateurs. Les statistiques les plus alarmistes évoquent 20 millions de PC touchés avec une forte présence en Asie et en Europe.
En novembre, des experts en sécurité dévoilent qu’une ligne de code de "conficker" (la manière dont il est programmé) prévoit que quelque chose va se produire le 1er avril. Un flou artistique qui permet toutes les craintes. A tel point qu’une "Conficker task force" voit même le jour, regroupant Microsoft, Symantec et Verisign. Un tel déploiement de poids-lourds de l’informatique pour un seul petit ver ? Du jamais vu.
La chasse aux pirates est ouverte
Sans trop en être sûr, on craint en effet que le moment venu le virus permette à son ou ses concepteurs de prendre le contrôle de tous les ordinateurs infectés. La chasse aux pirates est donc lancée. Les spécialistes le traque en Russie avant de se tourner vers la Chine, contribuant à la psychose actuelle de foyers cachés tel que le "Ghost Net" chinois - un réseau dormant de pirates - dénoncé par un récent rapport canadien.
Le 1er avril, les sociétés de sécurité informatique ont bien noté que le virus, qui dormait sagement jusqu’à présent, s’est mis à communiquer avec l’extérieur. Mais rien d’apocalyptique. Les seuls, pour l’instant, à regretter amèrement ce virus sont ceux qui se sont rués sur la ribambelle de soi-disant programmes qui ont vu le jour pour"protéger les ordinateurs contre "conficker". La plupart se sont en effet révélés contenir eux-mêmes de vrais virus.