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La nouvelle stratégie américaine au cœur des débats

Quelque 700 délégués venus de 72 pays participent à La Haye, aux Pays-Bas, à la conférence internationale sur l'avenir de l'Afghanistan, parmi lesquels un émissaire iranien et la secrétaire d'État américaine, Hillary Clinton.

Pour sa première visite officielle en Europe, la nouvelle secrétaire d’État américaine, Hillary Clinton, s’attaque au difficile dossier de l’Afghanistan.

Représentant les États-Unis à la grande conférence internationale sur l'avenir de l'Afghanistan qui s’ouvre à La Haye, elle défendra la nouvelle stratégie de l’administration Obama.

Nouvelle stratégie américaine en Afghanistan

Vendredi, le président américain, Barack Obama, a annoncé une nette augmentation de l'engagement militaire et civil en Afghanistan, couplé à une hausse de l'aide économique au Pakistan, estimant que l’avenir des deux pays était lié.

Il a également souhaité redéfinir les objectifs à long terme de la coalition en Afghanistan.

Il s’agit désormais de "désorganiser, démanteler et vaincre Al-Qaïda au Pakistan et en Afghanistan et empêcher son retour dans l'un ou l'autre de ces pays à l'avenir", abandonnant la notion très critiquée de "guerre contre le terrorisme", instaurée par son prédécesseur.

"Nous ne sommes pas en Afghanistan pour contrôler ce pays ni pour dicter son avenir", a précisé le président américain.

Selon Barack Obama, la situation en Afghanistan est "de plus en plus dangereuse", les violences des insurgés y ayant redoublé d'intensité depuis deux ans.

Concrètement, il souhaite le déploiement de quelque 4 000 soldats supplémentaires pour former les forces de sécurité afghanes, en plus des 75 000 soldats étrangers, dont 38 000 Américains déjà sur place.

L'objectif est de faire passer les effectifs de l'armée afghane à 134 000 d'ici deux ans et ceux de la police à 82 000.

L’administration américaine a par ailleurs avancé il y a quelques semaines l’idée de négocier avec les Taliban "modérés".

L’Iran invité aux débats

Autre changement radical avec l’administration précédente, l’arrivée de l’Iran à la table des négociations.

Plus qu’un signe de réchauffement, la présence de représentants iraniens pourrait marquer un tournant stratégique dans la guerre contre les Taliban.

Lundi soir, Hillary Clinton a indiqué avoir "hâte d'entendre" les propositions de Téhéran.

L’Iran, à majorité musulmane chiite, s'est pendant longtemps opposé aux Taliban, sunnites. Le pays accueille également une importante population de réfugiés afghans, et lutte contre le transit d'héroïne afghane par son territoire.