Contre toute attente, le président de la Transition qui avait dit qu'il ne se présenterait pas à la présidentielle de juillet, sera finalement candidat. L'épouse de son rival, Marc Ravalomanana, briguera également le poste.
Coup de théâtre sur la Grande Ile. Alors qu'il s'était engagé à ne pas se présenter dans le cadre d'un accord de sortie de crise, l'homme fort de Madagascar, le président de la Transition Andry Rajoelina sera candidat à l'élection présidentielle de juillet. Il est le cinquantième candidat à se présenter sur les listes.
"Liberté de tout citoyen de se porter candidat"
La Cour électorale spéciale (CES) a justifié cette demande de candidature de dernière minute en se disant "soucieuse du principe de la liberté de tout citoyen de se porter candidat à toutes les élections afin de permettre à tout un chacun de choisir librement celui ou celle qui dirigera leur destinée, pour instaurer un climat d'apaisement permettant de tenir des élections justes, crédibles et acceptées par tous".
Andry Rajoelina, auteur d’un coup d’Etat en 2009 contre Marc Ravalomanana, avait initialement consenti, sous la pression internationale, à ne pas briguer la future présidence. Son rival, le président déchu, exilé en Afrique du Sud depuis quatre ans, s’était lui aussi engagé à faire de même. Mais il pourrait bien prendre sa revanche lors du prochain scrutin par l'intermédiaire de sa femme.
L’épouse de Marc Ravalomanana dans la course
Son épouse, Lalao Ravalomanana, figure en effet parmi les 41 candidats autorisés. Une candidature que le président de la Transition a indirectement rejetée. "On peut dire que c'est l'ex-chef de l'Etat lui-même qui se présente aux élections", a ainsi critiqué M. Rajoelina devant la presse. "J'aurais pu très bien agir pareillement en présentant ma femme à ma place et je suis sûr qu'elle aurait été élue, mais la vie de la nation n'est pas un jeu d'enfant".
Officiellement, Lalao Ravalomanana ne remplit pas tous les critères d'éligibilité, notamment l'obligation d'avoir résidé physiquement à Madagascar durant les six derniers mois. Mais la CES lui a néanmoins accordé le droit de se présenter sous la mouvance de son mari, arguant que son "absence sur le territoire malgache résulte de faits et de circonstances indépendantes de [sa] volonté de rentrer à Madagascar". Exilée en Afrique du sud, elle avait ainsi été autorisée à rentrer en mars à Madagascar.
Autre candidature majeure validée pour la même raison par la CES: celle de l'ancien chef d'Etat Didier Ratsiraka, 76 ans, au pouvoir de 1975 à 1993 et de 1997 à 2002, et rentré de son exil en France en avril.
Le premier tour de l'élection présidentielle malgache censée mettre fin à plus de quatre ans de crise est prévu le 24 juillet et le deuxième le 25 septembre.
Avec dépêches