Le FC Barcelone, écrasé en demi-finale aller de la Ligue des champions par le Bayern Munich (4-0), a promis au moins un sursaut d'orgueil mercredi sur la pelouse du Camp Nou. Et pourra pour cela compter sur le retour de Lionel Messi.
Tout parle en faveur des joueurs du Bayern Munich qui sont à un match de leur troisième finale de Ligue des champions en 4 ans. Par le passé, aucun club n'a pu surmonter un 4-0 à ce stade de la compétition. Et à ce jour, le Bayern est un fringant champion d'Allemagne, qui reste sur une série de 10 victoires de rang toutes compétitions confondues. Mais il reste 90 minutes au Barça pour inverser la tendance.
Tout au long de la semaine, les Blaugrana ont multiplié les messages d'espoir et promis au moins un sursaut d'orgueil face au Bayern. L'entraîneur du Barça, Tito Vilanova, conscient de l'ampleur du défi, a été assez mesuré en conférence de presse: "Ce qu'on n'a pas le droit de dire maintenant, c'est que nous ne sommes pas capables de le faire, même si ce sera difficile". À en croire le journal catalan "El Mundo deportivo", l'objectif du staff barcelonais serait d'arriver à 2-0 à la pause, pour se permettre de rêver à mieux ensuite.
Dans cette "mission impossible", le Barça pourra au moins s'appuyer sur un élément important : le retour en forme de son "goleador" Lionel Messi, qui avait déçu à l'aller à l'Allianz-Arena. Handicapé par une blessure à une cuisse depuis le quart aller contre le PSG, le quadruple Ballon d'or semble enfin avoir récupéré tous ses moyens, comme le démontre le but virtuose qu'il a inscrit samedi en championnat face à l'Athletic Bilbao (2-2).
"Ce sera dur au Camp Nou"
Mais le Barça reste malgré tout friable, notamment en défense. Et un but inscrit par les Allemands mercredi obligerait les Catalans à marquer six fois... L'arrière-garde catalane, décimée par les blessures tout au long de la saison, devra cette fois se passer de son latéral gauche Alba, suspendu pour une accumulation de cartons. Le Brésilien Adriano, revenu lui de blessure, devrait le remplacer, à moins qu'il ne fasse équipe avec Piqué pour muscler une charnière qui avait pris l'eau à l'aller.
Côté Bayern, on préférait évidemment rester sur ses gardes en dépit de la démonstration du match aller. "S'il existe un club capable de rectifier le tir, c'est bien le Barça", insiste Robben, qui a croisé le fer avec les Blaugrana durant deux ans quand il jouait pour le Real Madrid avant de venir en Bavière en 2009. "Ce sera dur au Camp Nou, j'en sais quelque chose", rappelle Franck Ribéry qui a vécu avec Bastian Schweinsteiger la déroute (4-0) du 8 avril 2009 dans un quart de finale aller qui allait pousser les Bavarois vers la sortie.
La fraîcheur physique plaide en tout cas en faveur des Munichois. Adepte de la rotation, Jupp Heynckes s'est offert le luxe de préserver dix des héros de la première manche pour gagner samedi contre Fribourg (1-0). Le coach allemand récupère également son premier choix à la pointe de l'attaque, le Croate Mario Mandzukic, de retour de suspension. Tout en ayant en réserve Mario Gomez, buteur à l'aller, et Claudio Pizarro.
"J’alignerai la meilleure équipe possible"
Heynckes soutient qu’il ne demandera pas à ses joueurs de se réserver en pensant à la finale qui pourrait leur sembler acquise. "J’alignerai la meilleure équipe possible", a déclaré l’entraîneur bavarois. Il reconnaît cependant que la menace d’une suspension pourrait peser sur le jeu de son équipe car six joueurs, dont le capitaine Philipp Lahm, le défenseur central Dante et le meneur de jeu Bastian Schweinsteiger, seront privés de finale s’ils reçoivent un carton jaune.
"Mes joueurs devront être disciplinés, cela signifie qu’ils devront s’abstenir de certains gestes, de fautes inutiles et ne devront pas répondre aux provocations. Ce sera décisif", a dit Heynckes qui, ironie du sort, laissera la place la saison prochaine à Pep Guardiola, ancien gourou de Barcelone. "Je veux qu’ils aient la même attitude, le même engagement et la même tactique, a-t-il ajouté. Barcelone reste la meilleure équipe du monde. Nous savons qu’ils ont obtenu de grands résultats et fait de beaux retours à domicile. Leur fierté a été blessée et ils vont tout tenter".
Mais seuls trois clubs ont réussi à se qualifier dans une compétition européenne après avoir perdu le match aller 4-0. Jupp Heynckes était du côté des vaincus dans une de ces occasions. Il était à la tête de l’équipe de Mönchengladbach, vainqueur 5-1 à domicile du Real Madrid mais battue 4-0 et éliminée à Santiago-Bernabeu au troisième tour de la Coupe de l’UEFA en 1986. "Ça a été le pire moment de ma carrière. Je ne voulais plus être entraîneur de football", se souvient le technicien allemand sur le site de l’UEFA. Et d'ajouter :"C’était pire que quand j’ai reçu des menaces de mort un peu plus tard".
FRANCE 24 avec dépêches