
Les fidèles juifs accomplissent, entre le 26 et le 28 avril, le pèlerinage annuel de la Ghriba à Djerba. Un rituel ancestral placé sous haute sécurité. Reportage des correspondants de FRANCE 24 David Thomson, Safwane Grira et Hamdi Tlili.
Les pèlerins juifs ont entamé le 26 avril à la Ghriba, la plus ancienne synagogue d'Afrique situé à Djerba, dans le sud tunisien, les rites du pèlerinage avec l'espoir que l'édition 2013 en marque la renaissance malgré l'instabilité du pays depuis la révolution de 2011 et la chute de Zine El Abidine Ben Ali .
Ils étaient quelques centaines de fidèles vendredi. Le rituel millénaire, organisé chaque année au 33e jour de la Pâque juive, est encore loin d'attirer des milliers de personnes comme autrefois. La communauté juive de Tunisie est de moins en moins nombreuse depuis l'indépendance, en 1956, et l'attentat meurtrier contre la synagogue de Djerba en 2002 est encore dans les esprits.
Après la vente aux enchères d'ornements et d'objets sacrés qui a rapporté quelque 1 000 euros à la communauté, environ deux cents personnes ont participé, aux abords de la synagogue, à une courte et joyeuse procession qui s'est terminée, sans incident, sur l'hymne national tunisien.
Hommes et femmes, ensemble, se couvrent la tête et se déchaussent pour pénétrer dans la synagogue, y allument un cierge et avalent une gorgée de boukha (alcool de figue local) en recevant la bénédiction des rabbins. Comme le veut la tradition séfarade, les pèlerins inscrivent ensuite leurs vœux sur des œufs avant de les déposer dans une grotte de la Sainte Ghriba.
Après le repos du shabbat, samedi, les organisateurs espèrent voir dimanche au moins un millier de visiteurs, dont quelque 500 étrangers et, notamment, pour la première fois depuis 2010, des Israéliens.
Le pèlerinage a été placé sous haute sécurité par le gouvernement ,dirigé par les islamistes d'Ennahda, afin de prévenir tout débordement, le pays ayant connu des troubles orchestrés par des groupuscules extrémistes ces deux dernières années.
Avec dépêches