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Vidéos amateurs de l'attentat de Boston : un casse-tête pour les enquêteurs

La police de Boston entend bien récolter de précieuses informations grâce aux vidéos tournées par les personnes présentes sur les lieux des explosions. Mais l'étude des images devrait demander des ressources logistiques importantes.

Les enquêteurs s’intéressent aux dizaines, voire centaines, de photos et vidéos amateurs qui ont été postées sur les réseaux sociaux après les deux explosions survenues, lundi 15 avril, à l’arrivée du marathon de Boston. La porte-parole de la police locale, Cheryl Fiandaca, a même demandé aux spectateurs de la course d’envoyer aux autorités les vidéos enregistrées avant et après la tragédie et qui n’auraient pas été mises en ligne. Près de 500 000 personnes assistaient à cet événement sportif. Ce qui, à l’heure du smartphone roi, laisse espérer aux autorités la récolte d'informations précieuses.

"La police de Boston recherche des vidéos filmées sur la ligne d'arrivée"

Une démarche qui, dans le cadre de l’enquête, peut se comprendre mais pose de sérieux problèmes logistiques. Les enquêteurs risquent, en effet, de devoir traiter un volume de vidéos conséquent. Au Canada, en 2011, lors d’émeutes qui avaient éclaté à l'issue d'un match de hockey à Vancouver, la police avait dû visionner plus de 5 000 heures de vidéos amateurs.

Les 50 enquêteurs chargés de les étudier avaient pris deux semaines pour les traiter en travaillant 24 heures sur 24, rapportait à l’époque Evidence Technology Magazine. Ce travail fastidieux leur avait permis d'identifier 15 000 incidents suceptibles de donner lieu à des poursuites judiciaires. Dans le cas des attentats de Boston, les données transmises devraient être bien plus importantes.

Moyens limités

Pour en venir à bout, la police de la ville devrait bénéficier de tout le renfort humain possible. Le président américain, Barack Obama, a assuré, lors d’une allocution lundi, qu’il ferait tout “pour retrouver les responsables” de “cet acte terroriste”. Nul doute que le FBI prêtera main forte à l’enquête. Mais les moyens de la police fédérale sont limités pour ce genre de tâche. Le Digital Evidence Laboratory (laboratoire de preuves numériques), qui s’occupe d’analyser des vidéos, dispose de seulement 26 experts.

Mais, comme le souligne le site internet de l'hebdomadaire "The Atlantic", les enquêteurs peuvent aussi se tourner vers l’Université d’Indianapolis. La faculté dispose en effet d’un laboratoire spécialisé dans l’analyse de vidéos et d'images. Cette unité, créée en 2007, sert à entraîner les forces de police du monde entier à l’examen de preuves numériques. Jusqu'à présent, elle n'a pas été sollicitée dans des cas réels mais “a été pensée pour servir, le cas échéant, de centre de coordination du travail des enquêteurs”, souligne "The Atlantic".

Pour l’heure, la police de Boston n’a pas encore révélé dans quelle mesure son appel au public a été suivi.