
Deux personnes sont mortes, dimanche, dans des heurts qui ont éclaté durant les funérailles de quatre coptes. Ces derniers, ainsi qu’un musulman, ont été tués lors de violences interconfessionnelles au nord de la capitale égyptienne, ce week-end.
Le calme était revenu lundi matin aux alentours de la cathédrale copte du Caire. La police s'est massivement déployée autour de la cathédrale Saint-Marc, dans laquelle des coptes étaient toujours rassemblés. Des groupes de civils allaient et venaient derrière les policiers, selon les témoignages recueillis par l'AFP.
Dimanche soir, la tension était toujours palpable. D’après les témoignages réunis par la correspondante de FRANCE 24 dans la capitale égyptienne, Sonia Dridi, des ambulances s'étaient postées devant les portes arrière de l’édifice copte pour porter secours aux dizaines de blessés, car nombreux étaient ceux qui avaient souhaité rester à l’intérieur de la cathédrale. Plusieurs musulmans étaient également venus prier dans la cathédrale, par solidarité avec les coptes.
"De nouveau, la population montre du doigt les forces de l’ordre, et les accuse d’inertie, voire de complicité", rapporte Sonia Dridi.
"La scène est vite devenue chaotique"
Les affrontements ont éclaté dimanche à la sortie de funérailles de quatre coptes, tués lors des violences entre musulmans et chrétiens dans la localité de El Khessous, au nord de la capitale égyptienne, vendredi.
Des slogans anti-Morsi ont retenti à l’intérieur de la cathédrale, lors de la cérémonie, . puis ont été scandés dans la rue. C’est alors que la foule chrétienne a "essuyé des jets de pierre jetés par des inconnus", d’après les témoignages recueillis par Sonia Dridi. Ensuite, les forces de police ont commencé à tirer des gaz lacrymogènes devant la cathédrale.
"La scène est vite devenue chaotique, des fidèles sont rentrés dans l’église, d’autres ont couru dans tous les sens. Il y avait des activistes, venus assister aux funérailles. Des nuages de fumée ont envahi les lieux, des coups de feu ont été entendus", rapporte la journaliste de FRANCE 24.
Des jeunes musulmans derrière la police
Des civils, en majorité des habitants du quartier, étaient postés derrière les policiers et échangeaient pierres, bouteilles et bombes incendiaires avec des jeunes positionnés sur la cathédrale, d’après le récit de l’Agence France Presse.
"Nous sortions de la cathédrale avec les dépouilles et nous avions l'intention de nous diriger vers (le palais présidentiel d') al-Ittihadiya. Il y a eu des altercations avec la police, les habitants du quartier étaient hostiles et se sont mis du côté des policiers. Ils couraient après les chrétiens", a affirmé à l'AFP Sami Adli, un copte.
Le ministère de l'Intérieur a affirmé de son côté dans un communiqué que des participants aux funérailles avaient endommagé des voitures à leur sortie, "ce qui a provoqué des heurts avec les résidents du quartier".
itMorsi demande une enquête immédiate
Les coptes attendent du président égyptien Mohamed Morsi qu’il s’exprime publiquement sur ces violences. Pour l’instant, le président s’est entretenu par téléphone avec Tawadros II, patriarche des coptes orthodoxes d'Égypte, et lui a assuré qu’il considérait "toute attaque contre l'église comme une attaque personnelle", a indiqué la télévision d'État dimanche soir.
"La protection des citoyens, musulmans et chrétiens, est la responsabilité de l'État", a ajouté Mohamed Morsi, issu des Frères musulmans.
Dans un communiqué, le président islamiste a confirmé dimanche soir sa condamnation des violences et a annoncé avoir demandé "une enquête immédiate".