Selon le rapport annuel de la Commission nationale consultative des droits de l'Homme (CNCDH), les actes et les menaces à caractère raciste, antisémite ou islamophobe ont connu une forte augmentation en 2012.
La Commission nationale consultative des droits de l’Homme (CNCDH) estime que l’intolérance s’installe en France de manière préoccupante avec la forte hausse des indicateurs du racisme.
Selon son dernier rapport qui s'appuie sur un sondage réalisé fin 2012 par l’institut CSA auprès de 1029 personnes, 1539 actes et menaces à caractère raciste, antisémite et islamophobe ont été enregistrés par les services de police et de gendarmerie l'an dernier, soit une hausse de 23 % par rapport à l’année précédente.
"Pour la troisième année consécutive", la CNCDH constate que "les indicateurs de racisme sont en hausse, que l’intolérance augmente. Le phénomène s’ancre dans la durée, et cette évolution est particulièrement préoccupante".
L’impact de l’affaire Merah
Concernant plus particulièrement l’antisémitisme, la CNCDH souligne "l’existence de pics en mars, dans la foulée de l’affaire Merah, et en octobre-novembre au moment des regains de tensions entre Israël et les territoires palestiniens".
La Commission note également que les tueries de Toulouse et de Montauban ont aussi eu un impact sur le racisme antimusulman. Elle relève par ailleurs une forte augmentation de ces actes et menaces en septembre-octobre "au moment de la diffusion du film "L’innocence des musulmans" et de la parution des caricatures du prophète Mahomet".
Banalisation des propos racistes
Cette enquête démontre que la méfiance à l’égard des musulmans et des étrangers est préoccupante. Ces derniers sont de plus en plus "perçus comme des parasites, voire comme une menace".
55 % des personnes interrogées estiment ainsi que les musulmans forment "un groupe à part dans la société" (+ 4 points par rapport à 2011) et 69 % des personnes déclarent qu’il y a trop d’immigrés aujourd’hui en France.
Pour le CNCDH, "Internet contribue largement à cette banalisation", qui s’alimente "également de l’instrumentalisation dans le discours politique de certaines thématiques (immigration, religion-laïcité), ainsi que de certains dérapages et des polémiques qui ont suivi".
Avec dépêches