Les rebelles du Séléka annoncent reprendre les armes après l'expiration de l'ultimatum posé au président François Bozizé. Ils estiment que les accords de paix de Libreville, signés le 11 janvier, ne sont pas respectés.
Les rebelles du Séléka avaient donné 72 heures au président Bozizé pour "libérer tous les prisonniers politiques, faire partir les forces étrangères et faire lever des barrages [policiers et de partisans du président] à Bangui". L'ultimatum a expiré mercredi 20 mars. "L'ultimatum est terminé. Nous allons retourner aux armes", a affirmé à l'AFP le colonel Djouma Narkoyo, un des chefs militaires rebelles, précisant toutefois que "cela ne veut pas dire que nous allons attaquer maintenant ici ou là. On est sur [on étudie] la stratégie".
Le Séléka avait pris les armes le 10 décembre pour exiger l'application d'accords de paix précédents et notamment l'intégration dans l'armée d'anciens combattants. Les rebelles ont finalement signé le 11 janvier les accords de Libreville qui ont abouti à l'entrée de ministres issus de leurs rangs dans un gouvernement d'union nationale dirigé par un Premier ministre venu de l'opposition, Nicolas Tiangaye.
L'accord prévoyait aussi la libération de tous les prisonniers de part et d'autre et le départ de la Centrafrique des forces étrangères, notamment sud-africaines, appelées à la rescousse par le président Bozizé.
"Nous demandons à la France de mettre la pression sur Bozizé"
Mais une partie des rebelles sont mécontents de la manière dont sont appliqués ces accords et, depuis le 17 mars, des éléments du Séléka retiennent cinq ministres issus de la rébellion à Sibut, à 160 kilomètres au nord de Bangui.
La France, qui avait envoyé des soldats à Bangui pendant la crise, a demandé à toutes "les parties de s'abstenir de tout recours à l'option militaire, qui n'aurait pour effet que de dégrader encore la situation sécuritaire et humanitaire".
Mais le colonel Narkoyo a répondu qu'il revenait au gouvernement de respecter les accords de paix. "Nous, on respecte les accords de Libreville. Nous demandons à la France de mettre la pression sur Bozizé et pas sur nous. C'est Bozizé qui peut amener la paix mais il amène la guerre". "On a encore eu des informations selon lesquelles les Forces armées centrafricaines (Faca) avaient arrêté des gens à Bangui", a-t-il ajouté.
FRANCE 24 avec dépêches