
Le Yémen, seul pays arabe où une révolte a abouti à une solution négociée, doit entamer un dialogue national afin d'aboutir à l'élaboration d'une nouvelle constitution et à des élections en 2014. Seule la rébellion sudiste boycotte le processus.
Les Yéménites, à l'exception d'un groupe de sécessionnistes sudistes, entament lundi à Sanaa un dialogue crucial pour l'avenir du seul pays arabe où un soulèvement a abouti à une solution négociée.
Au total, 565 délégués représentant les partis politiques, le sud du pays, la rébellion nordiste chiite et les composantes de la société civile doivent prendre part à ce dialogue qui doit durer six mois.
Ce dialogue doit permettre d'élaborer une nouvelle Constitution et préparer pour février 2014 des élections générales, à la fin d'une période de transition de deux ans qui a commencé avec le départ en février 2012, sous la pression de la rue, du président Ali Abdallah Saleh.
Les autorités ont intensifié dimanche les mesures de sécurité dans la capitale, y interdisant le port d'armes et multipliant les barrages. La conférence doit se tenir sous la présidence du chef de l'Etat Abd Rabbo Mansour Hadi au siège de la présidence.
Prévu initialement pour novembre, le dialogue a pris du retard en raison des réserves du Mouvement sudiste, dont la tendance la plus dure, animée par l'ancien vice-président Ali Salem al-Baïd, revendique une sécession du Sud, un Etat indépendant jusqu'en 1990.
Ce groupe a organisé dimanche une manifestation à Aden contre le dialogue que ses représentants boycottent.
Le 15 février, le Conseil de sécurité de l'ONU avait salué la convocation du dialogue national et menacé de sanctions ceux qui perturberaient la transition politique, citant nommément M. Baïd et l'ancien président Saleh.
Ce dernier n'est pas convié à la conférence de dialogue mais son parti, le Congrès populaire général, s'y taille la part du lion avec 112 sièges.
Le Mouvement sudiste a pour sa part 85 représentants et la rébellion nordiste 35 délégués.
L'influent chef tribal Hamid Al-Ahmar, faisant partie de la délégation du parti islamiste Al-Islah, a de son côté décidé de boycotter la conférence, pour protester notamment contre le fait que la rébellion nordiste accapare les sièges réservés à la province de Saada (nord), a-t-on appris auprès des organisateurs.
Parmi les participants figurent aussi Tawakkol Karman, prix Nobel de la Paix.
AFP