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Embargo sur les armes en Syrie : l'UE en quête d'une "position commune"

Au lendemain d'une prise de position claire de Paris et Londres sur la levée de l'embargo pour la livraison d'armes à l'opposition syrienne, l'Union européenne a déclaré vendredi vouloir trouver rapidement une position commune sur cette question.

L'Union européenne va tenter de trouver la semaine prochaine une "position commune" sur la question de la livraison d'armes à l'opposition syrienne, a annoncé vendredi le président du Conseil européen, Herman Van Rompuy.

"La question de la levée de l'embargo a été soulevée par quelques Etats membres. Nous nous sommes mis d'accord pour demander aux ministres des Affaires étrangères d'examiner d'urgence la situation au cours de leur réunion informelle prévue la semaine prochaine à Dublin et d'élaborer une position commune", a déclaré M. Van Rompuy à l'issue du sommet des chefs d'Etat et de gouvernement européens à Bruxelles.

La levée de l'embargo sur les armes à destination de l'opposition syrienne est défendue par la France et le Royaume-Uni.

Le président François Hollande a indiqué jeudi que la France était "prête à prendre ses responsabilités", en l'absence de consensus européen. "Nous avons comme objectif de convaincre nos partenaires à la fin du mois de mai, et si possible avant. Nous allons employer notre sens de la diplomatie. Si d'aventure, il devait y avoir un blocage d'un ou deux pays alors la France, elle, prendrait ses responsabilités", a-t-il dit alors que le conflit syrien vient d'entrer dans sa troisième année.

La tâche s'annonce délicate en raison de la réticence de nombreux autres pays européens, notamment ceux du nord comme la Suède et la Finlande, ou encore l'Autriche.

Le chancelier autrichien, Werner Faymann, s'est ainsi déclaré vendredi matin "contre une levée de l'embargo" car une livraison d'armes "ne contribuerait pas à mettre fin au conflit". Il a mis en garde contre le risque que "ceux de l'autre côté", qui soutiennent le régime de Bachar al-Assad, "livrent encore plus d'armes".

Son homologue allemande, Angela Merkel, a également plaidé la prudence: "nous devons faire attention" à ce que le régime "ne reçoive pas encore plus d'armes de la part de pays" qui le soutiennent, a-t-elle dit jeudi soir.

M. Van Rompuy a estimé que les 27 devaient "développer une position commune", en raison de la "frustration grandissante par rapport à la situation humanitaire et au manque de progrès" vers une solution politique.

Les 27 avaient décidé fin février de proroger les sanctions contre la Syrie, dont l'embargo sur les armes, pour trois mois, soit jusqu'à la fin du mois de mai. Ils ont toutefois levé les restrictions sur la fourniture d'équipements non-létaux et sur l'assistance technique "pour aider l'opposition et protéger les civils".

AFP