Justice, police, services de secours… des groupes islamistes de la rébellion syrienne, parmi lesquels al-Nosra, ont annoncé la création d’un "Conseil religieux pour gérer les affaires de la population", dans l’est du pays.
Des groupes islamistes de la rébellion en Syrie, dont le djihadiste Al-Nosra, ont créé un conseil local chargé de gérer les affaires courantes dans l'est du pays, dont ils contrôlent une grande partie, rapporte dimanche l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
De violents combats ont secoué, dimanche 10 mars, le quartier de Baba Amr dans la ville de Homs (centre), un an après la reprise de cet ex-bastion rebelle par l'armée, rapporte l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
"Les révolutionnaires se sont infiltrés dans la nuit à Baba Amr. Les barrages de l'armée ont à peine eu le temps de comprendre ce qui se passait", affirme Omar, un militant en contact avec les combattants sur le terrain.
Ce secteur, qui symbolisait la rébellion, avait été pilonné sans relâche pendant plus d'un mois en 2012 avant d'être repris le 1er mars de la même année par les troupes du régime du président Bachar al-Assad.
Depuis plusieurs jours, l'armée, qui contrôle 80% de la ville de Homs, mène une violente offensive pour reprendre les enclaves rebelles, notamment dans le quartier de Khaldiyé (nord) et ceux du Vieux Homs, en les bombardant avec des hélicoptères.
"Dieu a commandé aux bataillons islamiques de former le Conseil religieux dans la région de l'est pour gérer les affaires de la population et combler le vide sécuritaire", selon un communiqué signé de ce conseil et diffusé par l'OSDH.
Ce Conseil sera formé de plusieurs "bureaux" chargés notamment de la justice, la police, les secours et les services, précise le texte.
Une vidéo diffusée par l'OSDH montre un convoi de rebelles arborant les drapeaux noirs des combattants islamistes défiler sur les routes dans la région de Deir Ezzor. Les images montrent par la suite des rebelles accrochant une banderole sur un bâtiment de la ville de Mayadeen sur laquelle est écrit "Conseil religieux de la région de l'est".
Dans l'est de la Syrie, qui comprend les provinces de Deir Ezzor, de Hassaka et de Raqa, les rebelles islamistes et notamment ceux d'Al-Nosra, ont remporté plusieurs victoires face aux troupes du régime de Bachar al-Assad qui défendent leurs dernières positions dans cette région pétrolière.
Le Front Al-Nosra, inconnu avant le début des violences, a connu une ascension fulgurante à partir de mi-2012, s'imposant partout comme le fer de lance de la rébellion au détriment de l'Armée syrienne libre (ASL), principale composante de l'opposition armée.
Des rebelles de l'ASL ont affirmé à l'AFP que les combattants d'Al-Nosra, malgré leur faible nombre, disposaient d'un appui économique et logistique supérieur aux autres insurgés et recevaient de l'argent "de l'étranger".
Dans l'est surtout, le groupe vise les points stratégiques, puits gaziers et pétroliers notamment, et attire des combattants locaux en leur payant une solde.
Al-Nosra ne cache pas ses aspirations de voir la Syrie devenir un Etat islamique. Damas accuse notamment l'Arabie saoudite ou le Qatar de financer les groupes islamistes en Syrie.
itAFP