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Les îles Malouines se prononcent par référendum sur leur statut

Les Malouines, pomme de discorde entre Londres et Buenos Aires, se prononceront dimanche et lundi sur le maintien de leur statut de territoire britannique d'Outre-mer. L'ONU, une nouvelle fois, appelle les deux pays à engager des pourparlers.

Le conflit sur la souveraineté de ce territoire n'est pas terminé. Le référendum d'autodétermination organisé par le pouvoir britannique aux Malouines les 10 et 11 mars "ne mettra pas un terme au différend sur la souveraineté" de l'archipel de l'Atlantique sud, a souligné vendredi le ministère argentin des Affaires étrangères.

Pour le gouvernement argentin, qui revendique les îles situées à 400 km de ses côtes, la tenue du référendum est une "tentative britannique de manipulation".

Les Nations unies appelle les deux pays à engager des pourparlers. Mais Buenos Aires dénonce le refus de Londres, pour qui l'archipel restera un territoire d'outre-mer britannique. "La République argentine regrette ces initiatives irresponsables et de mauvaise foi du Royaume-Uni et demande à ce pays de reconsidérer sérieusement sa politique", ajoute le ministère argentin des Affaires étrangères dans un communiqué.

Plus de trente ans après la guerre des Malouines (1982) qui a fait plus de 900 morts, la découverte de gisements de pétrole à la fin des années 1990 n'a fait qu'aiguiser l'intérêt pour l'archipel de 2 500 habitants, où sont stationnés 1 300 militaires britanniques.

Les Îles Malouines, balayées par le vent tout au long de l'année et dont la première ressource est la pêche, font l'objet, depuis leurs découvertes, d'une querelle entre Londres et Buenos Aires. Elles ont été successivement espagnoles (1713-1816), argentines (1816-1833) puis britanniques (depuis 1833).

Le Nobel Perez Esquivel juge le référendum illégitime

Le prix Nobel de la paix argentin Adolfo Perez Esquivel a adressé une lettre au ministre britannique des Affaires étrangères David Cameron, dans laquelle il dénonce un scrutin sans "aucune légitimité" sur l'autodétermination de l'archipel, qui selon lui, restera "une colonie britannique".

"Non seulement, argumente-t-il, parce qu'il s'agit d'une population britannique implantée à compter de l'expulsion des autorités argentines au 19e siècle, mais aussi parce que les Nations unies n'ont pas décidé de sa tenue".

"Nous savons tous que le résultat de ce référendum ne modifiera pas la situation juridique ou historique des îles Malouines. Elles continueront d'être une colonie britannique et les habitants continueront d'être britanniques", a déploré le prix Nobel.

Perez Esquivel a reçu le prix Nobel de la paix en 1980 pour son engagement en faveur des droits de l'Homme pendant la dictature des généraux argentins (1976-83), qui ont ordonné l'intervention militaire aux Malouines.

"Monsieur David Cameron, la force ne donne pas le droit et encore moins quand elle cherche à justifier la base militaire installée dans les îles, en violation des résolutions et traités de démilitarisation et de non prolifération d'armes nucléaires dans l'Atlantique sud...", a t-il ajouté.

Avec dépêches