logo

Ali Larayedh dévoile son nouveau gouvernement

Le futur Premier ministre tunisien, Ali Larayedh (photo), a dévoilé vendredi la composition de son nouveau gouvernement. Conformément à la promesse des islamistes, des personnalités politiques indépendantes occupent les postes régaliens.

Le futur Premier ministre islamiste Ali Larayedh a annoncé vendredi 8 mars la liste des membres du nouveau gouvernement tunisien. Constitué pour l'essentiel de membres d’Ennahda et des autres partis de la coalition sortante - Ettakatol et le Congrès pour la République (CPR) du président Marzouki –, ce cabinet honore en partie la promesse "d’élargissement politique" qui avait été faite par les islamistes.

it
Des indépendants à la tête des ministères régaliens
Ali Larayedh dévoile son nouveau gouvernement

Les ministères régaliens ont bien été confiés à des personnalités apolitiques, inconnus du grand public. Le ministère de l'Intérieur revient à un procureur, Lotfi Ben Jeddou, celui des Affaires étrangères à un vétéran de la diplomatie tunisienne, Othman Jarandi. Rachid Sabagh et Nadhir Ben Ammou héritent respectivement de la Défense et la Justice. 

En revanche, Ali Larayedh a échoué à intégrer dans son gouvernement d'autre partis que ceux de la coalition sortante. Et une grande partie des ministres du gouvernement démissionnaire conservent leurs postes.

Sur son compte Twitter, Ennahda a ignoré ce problème en soulignant simplement que ses membres ne représentaient plus que 28% du nouveau cabinet (contre 40% dans le précédent), et que les indépendants comptaient désormais 48% des portefeuilles.

Ce nouveau gouvernement doit être soumis, dans les trois jours, aux votes des députés de l’Assemblée nationale constituante (ANC) avant d’entrer en fonction.

Accord in extremis

Un accord sur le gouvernement tunisien avait finalement été trouvé in extremis jeudi 7 mars au soir après deux semaines de négociations tendues. Encore faut-il maintenant que ce nouveau cabinet réussisse son pari : sortir le pays de l'impasse politique. Deux ans après la révolution, le chômage et la misère continuent à faire des ravages dans le pays et les conflits sociaux se multiplient.

L'Assemblée nationale constituante (ANC) doit également adopter une Constitution à une majorité des deux-tiers et ouvrir la voie à de nouvelles élections. Or, Ennahda n'a toujours pas trouvé, même avec ses alliés sortants, de compromis sur ce texte.

Ali Larayedh avait été chargé le 22 février de former le gouvernement, après la démission trois jours plus tôt de Hamadi Jebali qui n’avait pas réussi à imposer la création d’une équipe de personnalités apolitiques pour sortir de la crise provoquée par le meurtre de l’opposant Chokri Belaïd, le 6 février.

Avec dépêches

Tags: Tunisie, Ennahda,