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Pyongyang a abrogé les accords de non-agression signés en 1991 avec Séoul quelques heures après que le Conseil de sécurité de l'ONU eut pris de nouvelles sanctions à son encontre. La Chine appelle les deux parties, "au calme et à la retenue".

La Corée du Nord a annoncé, vendredi 8 mars, qu'elle rompait les accords de non-agression avec la Corée du Sud et qu'elle coupait le téléphone rouge entre les deux pays, quelques heures après de nouvelles sanctions votées par le Conseil de sécurité de l'ONU contre Pyongyang.

Pyongyang "abroge tous les accords de non-agression entre le Nord et le Sud", a indiqué "le Comité pour la réunification pacifique de la Corée", dans un communiqué

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L'annonce de la rupture de l'accord de non-agression n'a provoqué aucune panique à Séoul

diffusé par l'agence officielle KCNA.

Le principal pacte de non-agression a été signé en 1991. Il engageait les deux pays à régler pacifiquement leurs différends et à éviter les confrontations militaires accidentelles.

La Corée du Nord, ajoute le communiqué, "notifie également le Sud qu'il va couper immédiatement le téléphone rouge entre le Nord et le Sud" mis en place en 1971. Pyongyang a agité à de nombreuses reprises la menace d'une rupture de la communication inter-coréenne, et l'a mise à exécution deux fois, selon le ministère sud-coréen de la Réunification.

Le régime nord-coréen est coutumier des annonces agressives à l'encontre de la Corée du Sud et des États-Unis. "Les médias reviennent sur les menaces nucléaires, sans alarmisme. Les Sud-Coréens ont appris à vivre sous la menace militaire nord-coréenne", explique Frédéric Ojardias, le correspondant RFI pour FRANCE 24. La Corée du Nord a néanmoins musclé sa rhétorique belliqueuse ces derniers jours à l'approche du vote à l'ONU et des manœuvres militaires conjointes entre Washington et Séoul.

Le 4 mars, Pyongyang a notamment menacé de dénoncer l'accord d'armistice mettant fin à la guerre de Corée en 1953, brandi le spectre d'une "guerre thermonucléaire" et averti les États-Unis qu'ils s'exposaient à une "frappe nucléaire préventive".

La menace nucléaire est toutefois à relativiser. "Les Sud-Coréens savent qu'une attaque de grande ampleur serait suicidaire de la part du régime de Pyongyang  puisqu'elle déclencherait des représailles massives des armées sud-coréennes et américaines", affirme le journaliste de RFI. Les risques sont ailleurs. "Les accrochages localisés sont davantage à craindre. La dernière attaque de la Corée du Nord remonte à 2010 et cela avait fait 50 morts, côté Sud", indique Frédéric Ojardias.

La Chine appelle au calme

Pékin a appelé vendredi au "calme et à la retenue". "La Chine appelle toutes les parties concernées à conserver leur calme, à faire preuve de retenue et à s'abstenir de toute action susceptible d'aggraver les tensions", a déclaré Hua Chunying, porte-parole de la diplomatie chinoise.

Confiant l'"inquiétude" de Pékin face à la détérioration du climat dans la péninsule, Hua Chunying a assuré que la résolution 2094 du Conseil de sécurité de l'ONU, adoptée jeudi à l'unanimité de ses 15 membres (dont la Chine) et prévoyant de nouvelles sanctions contre Pyongyang, était "équilibrée".

La Chine, principal pays alliée de la Corée du Nord dont elle ne souhaite pas l'effondrement du régime, appelle à la reprise des pourparlers à Six (les deux Corée, Russie, Chine, États-Unis, Japon) sur le programme nucléaire de Pyongyang, des négociations qui sont au point mort, a également dit Hua Chunying, en reprenant la phraséologie habituelle de Pékin sur la question.

Avec dépêches