Le responsable du site internet des Observateurs de FRANCE 24 a pu entrer en contact, sur Twitter, avec l’”armée électronique syrienne” qui a revendiqué le piratage de deux comptes Twitter de l'entreprise et du site participatif.
L’histoire aurait pu s’arrêter là. Mais après l’épisode, le 4 mars, du piratage du site des Observateurs de FRANCE 24 par l’”armée syrienne électronique”, un étrange dialogue s’est engagé sur Twitter.
Le responsable de cette plateforme participative de la chaîne française d’information en continu, Julien Pain, a tenté, mardi, de rentrer en contact sur le célèbre réseau de microblogging avec ces pirates informatiques qui soutiennent le régime de Bachar el-Assad. Contre toute attente, ils ont répondu.
Au cours de la journée, @_julienpain a tenté d’en savoir plus sur les motivations et l’identité de ces “hackers” qui ont réussi à pirater le site des Observateurs, leur compte Twitter et celui de FRANCE 24 en arabe.
Des échanges qui peuvent, tout d’abord, étonner par leur ton. Ces pirates informatiques qui se disent d’origine syrienne se sont montrés très fiers de leurs prouesses technologiques, parsemant leurs messages de ponctuations empruntées au langage web et geek tels que "LOL" ou des smileys.
#LOL et VPN en Russie
Une légèreté de ton qui tranche avec la gravité des faits. Sur le fond, ces cyber-activistes expliquent qu’ils ont altéré un article sur l’Iran parce qu’il se trouvait en page d’accueil du site des Observateurs et un autre sur la République démocratique du Congo “par erreur”.
Répondant à une question sur leur motivation, le responsable du compte twitter de l’’armée électronique syrienne” reconnaît qu’ils pourraient transmettre le butin de leur cyber-attaque (outre FRANCE 24, ils ont piratés les comptes Twitter de l’AFP Photo et de SkyNews Arabia) aux services secrets syriens. “Who knows...#LOL” ("qui sait, LOL"), répond-il simplement tout en niant être le bras cyber-armé du régime de Bachar al-Assad.
Ces cyber-pirates ont également reconnu, lors de cette discussion, être passés par un hébergeur russe, histoire de rendre plus compliquée toute tentative de remonter à la source. Pour perpétrer leur méfait contre le site des Observateurs et les deux comptes Twitter, ils ont, en outre, utilisé un VPN (Virtual private network) qui leur garantit un certain anonymat sur la Toile.