Dans l'Extrême-Nord du Cameroun, les hommes du Bataillon d'intervention rapide (BIR) prêtent main forte à la police et aux douaniers camerounais chargés de contrôler la frontière, mais souvent désemparés devant l'ampleur de la tâche. Reportage.
Le Bataillon d'intervention rapide (BIR), unité d'élite des forces spéciales du Cameroun pour la lutte contre le terrorisme et le grand banditisme, a spécialement été créé pour sécuriser l'Extrême-Nord du pays. FRANCE 24 a embarqué aux côtés de ses officiers, direction Amchidé, à la frontière du Nigéria.
Le point de passage s'avère particulièrement sensible car les attaques de Boko Haram se sont multipliées ces dernières années. "Moi, dans mon travail, il ne m'est pas permis de contrôler l'identité des gens. C'est la police et la gendarmerie qui s'occupent de ça. Mais quand il y a des problèmes d'armes à feu, on intervient, on ne recule pas", explique l’adjudant-chef du Bataillon d'Intervention Rapide à FRANCE 24.
En théorie, la douane et la police sont chargées de surveiller la frontière, ce qui a tout d'une mission impossible. "La frontière entre le Cameroun et le Nigeria court sur plus de 1 200 km. Mais souvent, elle ressemble à un simple checkpoint au beau milieu d'un même village que tout le monde peut traverser sans aucun contrôle",explique Willy Bracciano, envoyé spécial de FRANCE 24 à Amchidé.
Une voiture calcinée, vestige d'une attaque récente du groupe islamiste Boko Haram, marque l'entrée du territoire nigérian. De l'autre côté, les douaniers se font très discrets et lorsqu'ils montent la garde, c'est en civil. Ousmane Oumarou, lieutenant de douane, confie à FRANCE 24 les difficultés qu'il rencontre sur le terrain. "La maîtrise même du terrain nous pose beaucoup de problèmes de contrôle. [...] Il faut courir de gauche à droite pour trouver ceux qui contournent les services de douane" explique-t-il désemparé.
La frontière de la région de l'Extrême-Nord du Cameroun, souvent symbolique, est, elle aussi, victime de la violence endémique du Nigéria.