
Des élèves dans une salle de classe de l'école primaire modèle Shehu Kangiwa à Argungu dans l'État de Kebbi au Nigeria, le 12 avril 2025. © Leslie Fauvel, AFP archives
Nouveau rapt d'écolières au Nigeria. Au moins 25 jeunes filles ont été enlevées par des hommes armés dans la nuit du dimanche 16 au lundi 17 novembre dans l'État de Kebbi, dans le nord-ouest du Nigeria.
Cette affaire vient rappeler l'enlèvement en 2014 de près de 300 écolières à Chibok, dans l'État de Borno, dans le nord-est du pays par le groupe jihadiste Boko Haram, qui avait déclenché une campagne internationale baptisée "Bring back our girls" ("Ramenez-nous nos filles"). Depuis, les enlèvements de masse demeurent un sujet de préoccupation au Nigeria.
"Un gang de bandits équipés d'armes sophistiquées, tirant sporadiquement, a pris d'assaut l'école secondaire publique pour filles de Maga", située dans le district de Danko, dans l'État de Kebbi, a déclaré lundi la police dans un communiqué, précisant que "25 élèves" ont été kidnappées.
La police a expliqué avoir engagé "un duel armé" avec les assaillants mais que ces derniers "avaient déjà escaladé la clôture de l'école et enlevé 25 élèves de leur dortoir" pour les emmener "vers une destination inconnue".
Deuxième enlèvement d'élèves à Kebbi en quatre ans
Le directeur-adjoint de l'établissement scolaire, Hassan Makuku, a été tué par les criminels tandis qu'un membre du personnel, Ali Shehu, a été blessé à la main.
La police de Kebbi a également déclaré qu'une équipe composée de policiers, de militaires et de membres de milices civiles a été déployée. Elle "passe au peigne fin les itinéraires empruntés par les bandits et la forêt voisine" afin de "secourir les élèves enlevées et de tenter d'arrêter les auteurs de cet acte ignoble".
Il s'agit du deuxième enlèvement massif d'élèves à Kebbi en quatre ans. En 2021, des bandits ont enlevé plus de 100 élèves et certains membres du personnel du Federal Government College (FGC) de Yauri, tuant un policier et blessant un enseignant.
Les élèves ont été libérés petit à petit au cours des deux dernières années. Certaines des élèves ont été mariées de force et sont revenues avec des bébés.
Les États du centre et du nord-ouest du Nigeria sont, depuis des années, terrorisés par des gangs de criminels appelés "bandits" par les autorités.
Une insécurité renforcée par un récent groupe jihadiste
Les violences, qui étaient à l'origine liées à des conflits pour les droits à la terre et à l'eau entre éleveurs et agriculteurs, se sont transformées en affrontements liés au crime organisé, avec des gangs prenant le contrôle de communautés rurales où le gouvernement est peu ou pas présent.
Depuis 2011, le trafic d'armes s'est intensifié et le Sahel dans son ensemble a sombré dans le chaos.
L'apparition récente du groupe jihadiste Lakurawa dans le nord-ouest a renforcé l'insécurité dans cette région frontalière avec le Niger.
En 2024, plus de 130 enfants ont été enlevés au sein de leur école à Kuriga, dans l'État de Kaduna.

Selon un rapport des renseignements daté de lundi consulté par l'AFP, "l'État de Kebbi a connu un record de la criminalité, notamment des kidnappings, en novembre", les gangs se cachant dans la forêt de l'État voisin de Zamfara qui leur permet "d'échapper aux forces militaires et de lancer des attaques avec un risque minimal".
Avec AFP
